Épargne : avec la crise, les disparités entre plus riches et plus pauvres se creusent
D'après une étude du Conseil d'analyse économique (CAE), la crise sanitaire a accentué les disparités entre les plus riches et les plus pauvres en ce qui concerne le surcroît d'épargne accumulé pendant le confinement.
Les Français ont beaucoup épargné pendant le confinement. À tel point que le Ministre de l'Economie et des finances, Bruno Le Maire, incite fortement les Français à consommer davantage afin de relancer l'économie.
Pour autant, selon une étude publiée, lundi, par le Conseil d'analyse économique (CAE), le surcroît d'épargne pendant le confinement a été très inégalement réparti.
70 % de l'épargne accumulé par 20 % des ménages les plus riches
L'étude, qui se base sur un échantillon de 300 000 données bancaires de ménages anonymisés du Crédit Mutuel Alliance Fédéral établit l'épargne supplémentaire cumulée par les ménages à 50 milliards à la fin août. Pour sa part, le gouvernement avance le chiffre de 85 milliards, fin septembre.
Les économistes révèlent cependant que l'épargne est très au-dessus de la moyenne pour les ménages aisés et en dessous par les ménages modestes. Cela se traduit par une baisse de l'endettement des ménages les plus riches et d'une augmentation pour les ménages les plus pauvres.
Globalement, les économistes du Conseil d'analyse estiment que 70 % de l'épargne a été accumulée par 20 % des ménages les plus riches cet été.
Une grande disparité dans l'utilisation de l'épargne
Plus encore, l'étude révèle que la crise a creusé les inégalités. Les 20 % les moins riches ont ainsi vu leur épargne diminuer, tandis qu'elle a augmenté pour les 80 % restants de la population, notamment par les plus riches.
Ainsi, la moitié de l'épargne supplémentaire, soit 25 milliards d'euros, a été épargnée par les 10 % les plus riches. Dans le même temps, la consommation des ménages les plus modestes n'a pas vraiment diminué étant donné qu'elle se concentre sur l'achat de biens essentiels.
Une consommation qui repart depuis la fin du confinement
La consommation des ménages les plus modestes est repartie depuis la fin du confinement. Notamment, pour les 10 % des ménages les plus modestes, ceux dont les dépenses par cartes bancaires n'excédaient pas 245 par mois en 2019.
Les ménages avec des relevés de cartes de 4 826 €, soit les 10 % des ménages les plus riches, sont ceux qui ont le plus réduit leur consommation en avril et en mai.
Le Conseil Économique estime ainsi « qu'un soutien beaucoup plus franc aux ménages les plus modestes, plus exposés aux conséquences économiques des mesures sanitaires, va très rapidement s'avérer nécessaire ». Reste à savoir qu'elle sera l'attitude du gouvernement, alors que la crise n'est toujours pas terminée...