Épargne : l'épargne Covid des ménages modestes, déjà de l'histoire ancienne ?
Selon le Conseil d'analyse économique, les 20 % des ménages les plus modestes auraient déjà largement entamé le surcroît d'épargne lié au Covid.
Rappelez-vous, au plus fort de la crise sanitaire, les Français contraints de rester dans leur foyer ont pu massivement économiser, au grand dam du ministre de l'Économie.
Deux ans plus tard, l'étude publiée par le CAE (Conseil d'Analyse Économique), révèle que le surplus d'épargne accumulé durant cette période a déjà été quasiment dépensé dans son intégralité par les 20 % des ménages les plus modestes tandis que, dans le même temps, les ménages les plus aisés continuent d'accumuler de l'épargne.
Une situation économique dégradée
Ainsi, en ce début d'année 2022, l'épargne Covid représentait 6 % du stock total de leur épargne. On constate ainsi, que malgré tout, les ménages français n'ont pas eu globalement envie de désépargner massivement.
Reste que l'incertitude économique liée à la crise sanitaire est toujours présente et qu'il faut désormais ajouter à cela une incertitude géopolitique, ce qui s'est traduit par un retour de l'inflation. Dans son étude, le CAE remarque d'ailleurs que le niveau d'épargne dépend aussi du niveau de vie.
Cela signifie que si certains ménages ont pu préserver leur épargne, le CAE détaille que les 20 % des ménages les plus modestes « auraient quasiment consommé en totalité le surcroît d'épargne qui a été généré durant la crise sanitaire". En outre, s'il y a toujours globalement un surcroît d'épargne, "à partir de septembre 2021, (il) commence à diminuer" pour toutes les catégories de ménages, "à l'exception" des 10% les plus aisés "pour lesquels il semble se stabiliser".
Les Français cherchent des nouvelles sources de revenus
Par ailleurs, l'étude démontre également que, depuis 2021, les 10 % les plus aisés ont vu progresser les dépôts sur leurs comptes titres ( qui permettent les investissements boursiers).
Les périodes successives de confinements ont également vu les ménages chercher de nouveaux supports d'investissements. Cela explique, par exemple, le net essor des cryptomonnaies.
Selon la Banque de France, les ménages français ont accumulé un surplus d'épargne de 170 milliards d'euros pendant la crise sanitaire, du jamais vu. Reste désormais à savoir à quelle vitesse les ménages réinjecteront leur précieux pécule dans l'économique française.