Epargne : les Français adaptent leurs habitudes aux taux bas
Le comportement des ménages français évolue en 2016 du fait des taux de rémunération bas. Selon la Banque de France, l'écart s'est creusé entre la rémunération moyenne des livrets à taux réglementés et celle des comptes courants.
Selon ces statistiques, la collecte sur les comptes courants devrait atteindre 7,3 milliards d'euros.
Les Français commencent à changer leur comportement en termes d'épargne. Les statistiques publiées mardi, par la Banque de France montrent une évolution dans les arbitrages des ménages. En effet, en 2015, les ménages avaient privilégié les placements sur leurs comptes courants, devant l'épargne logement et les fonds en euros de l'assurance vie. La raison était toute désignée : les taux de rémunération faibles des produits financiers.
La collecte sur les comptes courants délaissée par les ménages
Or, selon ces statistiques, la collecte sur les comptes courants devrait atteindre 7,3 milliards d'euros au deuxième trimestre 2016. Elle s'élevait à 8,3 milliards au premier trimestre. "Depuis le début de l'année, hors effet saisonnier, nous notons une nette inflexion à la baisse sur les dépôts à vue, même si le cumul annuel est encore très élevé", précise Alain Tourdjman, directeur études, veille et prospective du Groupe BPCE aux Echos.
Ainsi, selon les chiffres de la Banque de France, la collecte sur les dépôts à vue des particuliers est de 5,6 milliards de janvier à mai 2016, contre 10,4 milliards d'euros sur la même période en 2015. Ils avaient passé la barre des 0,50% en mai, mais chutent en juin, à 0,46% en moyenne, avant prélèvements sociaux et fiscaux.
Le renouveau des livrets à taux réglementés
Parallèlement, la défiance envers les livrets d'épargne commence à s'estomper (hausse de 0,4 milliard d'euros au deuxième trimestre). Cette tendance devait se confirmer dans les mois à venir, avec la décision du gouvernement de maintenir le taux du Livret A à 0,75% pour une année minimum, malgré l'absence d'inflation.
"Les livrets défiscalisés ou non, qui ont connu une forte désaffection en 2015 en raison de leur faible rendement, ont vu leur collecte se redresser très nettement depuis de début de 2016. L'inertie des ménages devant les taux très bas des livrets s'atténue. Cela signifie que les Français commencent sinon à accepter cet environnement de taux, du moins à s'y adapter. D'où ce début de rééquilibrage des flux", analyse Alain Tourdjman.
De son côté, le PEL devrait décélérer au deuxième trimestre 2016 avec une collecte prévu de 4,8 milliards d'euros, même si elle était de 5,3 milliards au premier trimestre. Il n'a pas été protégé par les pouvoirs publics, son rendement annuel a été ramené de 1,5% à 1% pour tous les livrets ouverts à partir du 1er août. Les ouvertures de PEL ont été moins fortes en ce début d'année qu'au début de 2015, marqué par la fin d'une rémunération attractive de 2,5%. Néanmoins, le rendement moyen du stock de PEL existant, toutes générations confondues, est à la hausse en juin à 2,78% contre 2,75% en mai.