Et s'il était bientôt possible d'ouvrir un compte bancaire par vidéo ou selfie en France ?
L'ouverture de compte bancaire par vidéo ou selfie commence à faire son apparition en Europe. La vidéo va bientôt être lancée en Allemagne, mais ces procédés ne sont qu'au stade des discussions en France.
La banque HSBC permet d'ouvrir un compte avec la réalisation d'un selfie
Une simple identification par l'intermédiaire d'un smartphone, tablette ou ordinateur pourrait bientôt suffire pour ouvrir un compte bancaire. Carte d'identité à l'appui, les clients pourront désormais effectuer ce geste de chez eux en révélant leur visage et leur voix.
La dernière à avoir franchi le pas est la filiale allemande du groupe ING, ING DiBa. Elle a lancé récemment une phase de tests sur ce nouveau mode d'ouverture de compte bancaire auprès de certains clients. D'autres acteurs du secteur bancaire se sont déjà lancés dans l'aventure comme la désormais célèbre fintech allemande N26, qui a fait de la reconnaissance de ses nouveaux clients par vidéo, le fer de lance de sa campagne publicitaire.
La banque HSBC va même plus loin puisqu'elle va permettre d'ouvrir un compte avec la réalisation d'un selfie. La photo, prise à l'aide d'un smartphone, sera ensuite examinée et comparée avec celle d'un permis de conduire ou d'un passeport. Avec l'aide d'une technologie de reconnaissance faciale, HSBC espère donc éviter les ouvertures de comptes frauduleuses.
Les banques en ligne sont les plus intéressées par ces procédés
Néanmoins, la France reste encore en retrait sur ces procédés. Les plus intéressées semblent aujourd'hui les banques en ligne. "Nous devons rester cohérents avec les habitudes de consommation en ligne et proposer des parcours suffisamment rapides et ergonomiques pour éviter que les prospects n'interrompent leurs souscriptions, mais nous voulons aussi sécuriser un maximum de procédés d'identification des nouveaux clients", précise au quotidien Les Echos, Benoît Grisoni, directeur général adjoint chez Boursorama.
L'intérêt des banques en ligne est justifié par le fait qu'elles sont dans l'oeil du régulateur bancaire sur la vérification d'identité de leurs nouveaux clients. Elles sont obligées de multiplier les contrôles mais ne peuvent pas effectuer vérifications elles-mêmes. A l'image de Boursorama, de nombreuses banques à distance demandent à leurs nouveaux clients d'effectuer un virement depuis un autre compte afin de s'assurer qu'une autre banque à vérifier physiquement leur identité.
L'ACPR reste prudente, pour le moment
Garant de la régulation du secteur bancaire, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) reste pour le moment prudente : "La vidéo ne permet pas d'identifier le client elle-même". Une vision qui ne permet pas aux acteurs bancaires de se lancer dans la course à la vidéo pour ouvrir un compte. Cependant, cette vision peut évoluer. Par exemple en Suisse, le régulateur Finma a changé son fusil d'épaule et a autorisé, sous certaines conditions, l'utilisation d'un entretien vidéo pour identifier un client, en mars 2016.
"Le numérique peut dans certaines circonstances favoriser la fraude, mais certaines certifications avec authentification renforcée peuvent au contraire renforcer la sécurité. [...] Dans le cadre de la transposition de la quatrième directive contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, nous réfléchissons aux moyens de moderniser et sécuriser les processus d'identification de vérification d'identité", détaille l'ACPR. Signe que la porte n'est pas totalement fermée sur la vidéo et le selfie.
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