L'Etat actionnaire s'oppose au projet d'Orange Bank
Selon des informations du quotidien Le Monde, l'Etat a voté contre la création d'Orange Bank. Actionnaire de l'opérateur en téléphonie, Bercy n'entrave pourtant en rien le développement du projet.
Avec le contrôle de Groupama Banque et l'ancien PDG de BforBank, Orange s'est doté d'atouts pour mener à bien son projet.
L'Etat a posé son veto sur le projet Orange Bank. Selon le quotidien Le Monde, les administrateurs représentant l'Etat "n'ont pas voté en faveur d'Orange Bank lors de son examen", au sein du conseil d'administration d'Orange.
La volte-face supposée de Michel Sapin, ministre des Finances
Stéphane Richard, PDG du premier opérateur téléphonique français, était pourtant certain d'avoir convaincu l'Agence des participations de l'Etat (APE), "bras armé de l'Etat actionnaire", de la pertinence de son projet de diversification dans les services bancaires.
Pourtant, Michel Sapin, ministre des Finances, aurait changé d'avis juste avant le vote. "Officiellement parce que cette diversification comportait des "risques" pour l'opérateur de télécommunications", explique Le Monde.
"Plus prosaïquement, le ministre des Finances n'avait, semble-t-il, pas envie de froisser le puissant lobby bancaire. »
Quotidien Le Monde
Néanmoins, la création d'Orange Bank a tout de même été votée par le Conseil d'administration, "grâce aux voix des administrateurs indépendants et des syndicats".
Un avenir indécis sur le marché de la banque numérique
Avec le contrôle de Groupama Banque et l'ancien PDG de BforBank, Orange s'est doté d'atouts pour mener à bien son projet. L'opérateur ambitionne de conquérir 2 millions de clients grâce à un modèle de services bancaires centré sur le mobile. Cette offre comprendrait la tenue de compte, les moyens de paiement, mais aussi des produits d'épargne et de crédit. Orange Bank s'appuierait pour sa visibilité sur plus de 27 millions de clients mobile et son réseau de vente, avec plus de 517 boutiques en France.
Cette arrivée sur le marché s'inscrit néanmoins dans un contexte économique balbutiant pour la banque de détail. Les taux bas et la tarification réglementée jouent sur cette passe compliquée. Ainsi, même si l'arrivée d'un acteur puissant sur le marché de la banque numérique peut nourrir quelques espérances, elle s'inscrit également comme une concurrence redoutée pour les acteurs actuels.