Euro 2016 : les dix villes hôtes veulent imposer à Airbnb des taxes de séjour
Le représentant des villes hôtes de la compétition, Alain Juppé, vient d'obtenir l'appui de Matignon pour obliger les plateformes de locations saisonnières à payer des taxes de séjour.
Cette taxe pourrait rapporter de "150.000 à 200.000 euros" à la ville de Bordeaux.
Les retombées économiques vont être considérables et chacun semble vouloir sa part du gâteau. Dans les villes qui s'apprêtent à accueillir le championnat d'Europe des Nations, les tarifs des logements proposés sur les sites tels que Airbnb ont grimpé en flèche. Ils ont ainsi augmenté de 54% en moyenne, selon une récente étude.
Et les particuliers sont loin d'être les seuls à vouloir tirer parti de cette compétition tant attendue. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, voudrait faire payer la taxe de séjour aux plateformes de location entre particuliers, dévoile le quotidien Les Echos.
D'énormes enjeux financiers
Cette taxe pourrait rapporter de "150.000 à 200.000 euros" sur la seule ville de Bordeaux, soutient un collaborateur d'Alain Juppé interrogé par le journal économique. A Paris, la question d'une telle imposition n'est plus d'actualité. Depuis le 1er octobre 2015, Airbnb collecte dans la capitale une taxe de séjour reversée à la Ville, pour un montant de 4,6 millions en 2015. A la fin de cette année, la Mairie espère récolter pas moins de 90 millions d'euros grâce à la taxe de séjour.
Dans les faits, le paiement de la taxe de séjour par les sites de locations saisonnières dans les communes ayant voté pour, est rendu obligatoire par la loi Finances 2015. Cela n'a pas empêché Airbnb d'y déroger au prétexte que cette mesure était trop compliquée à appliquer, à cause des différents taux décidés par les municipalités.
Les hôteliers en tête du mouvement de contestation
Une situation que les hôteliers n'ont pas manqué de dénoncer. Ces derniers menacent d'ailleurs de ne pas payer la taxe de séjour pendant l'Euro 2016 en signe de contestation. Pour répondre à l'inquiétude de ces professionnels, Bercy a dit vouloir simplifier les démarches des plateformes entre particuliers en leur fournissant un document récapitulatif des différents taux appliqués dans chaque commune.
Mais l'élaboration de ce document semble prendre plus de temps que prévu. Alain Juppé a toutefois réussi à obtenir de Matignon que le document soit livré pour mai, afin d'une part de calmer les tensions et d'autre part de s'assurer un maximum de retombées. La bataille n'est pas pour autant gagnée, Airbnb aurait confié au quotidien Les Echos ne plus pouvoir appliquer cette taxe puisque la plupart des locations ont déjà été effectuées.