Face aux banques en ligne, les établissements traditionnels tentent de rattraper leur retard
Toujours plus concurrencés par les banques en ligne, les établissements traditionnels tentent tant bien que mal de rattraper leur retard.
À l'heure actuelle, les banques traditionnelles ne proposent pas encore autant de fonctionnalités que les banques en ligne.
Lors de ses voeux annuels, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a tenu à souligner les efforts des établissements bancaires en matière de digitalisation. Selon lui, les institutions financières sont « parmi les meilleures d'Europe » et « ont accompli ces dernières années un chemin considérable », notamment grâce à leurs « stratégies de digitalisation et d'efficacité opérationnelle ».
Pourtant, en matière de services, les banques traditionnelles souffrent souvent de la comparaison avec leurs « petites soeurs », à savoir les banques en ligne et les néo-banques.
Toujours plus de fonctionnalités via mobile...
En effet, depuis quelque temps, les banques dites traditionnelles tentent de revenir dans la course. Face à la concurrence précédemment citée, elles proposent de plus en plus de fonctionnalités numériques.
Depuis peu, les applications des banques classiques permettent de piloter la carte bleue depuis son smartphone. De même, le paiement mobile s'est démocratisé alors même que certaines néo-banques ne proposent pas encore cette fonctionnalité.
Même si elles ne bénéficient pas encore de tout le panel de possibilités qu'offrent les banques en ligne, « Les réseaux bancaires traditionnels ne sont pas en reste en matière d'innovation numérique », explique le directeur du digital de la Banque Postale, Alexandre Giros, dans les colonnes du Monde.
Elles proposent, par exemple, des agrégateurs de compte. Cette solution est désormais disponible dans la plupart des banques classiques. Elle permet de consulter tous ses comptes, toutes banques confondues, à partir de l'application d'un d'entre elles.
... Mais un retard encore palpable
Pour autant, et malgré des améliorations palpables, les banques traditionnelles accusent encore un retard important vis-à-vis des nouveaux acteurs du secteur.
À cet égard, l'exemple de la gestion de la carte bleue est particulièrement parlant. Bien qu'il soit désormais possible de relever son plafond directement via son smartphone, les banques traditionnelles sont encore peu nombreuses à proposer d'autres fonctionnalités classiques chez les banques en ligne. La désactivation du paiement sans contact ou les opérations à l'étranger restent encore des possibilités très marginales dans ce type d'établissements.
Plus globalement, le secteur bancaire semble souffrir d'une ambition assez limitée en matière d'expérience client. Elles préfèrent se concentrer sur des innovations permettant d'améliorer l'autonomisation et d'optimiser les process.
Les fintechs en embuscade
Cela peut s'avérer problématique dans la mesure où, aujourd'hui, la confiance dans les banques tend à diminuer. Une enquête du Forum économique mondial révèle par exemple que seulement 28 % des millenials et de la génération Z font confiance à leurs banques.
Dans ce contexte de défiance vis-à-vis des banques, des entreprises comme Amazon n'hésitent plus à proposer des services financiers.
De même, les FinTech en profitent pour tenter de répondre aux besoins non-satisfaits par les banques à l'heure actuelle. Si certaines tentent avant tout de simplifier la vie de leurs clients, d'autres ont pour ambition de répondre aux besoins des banques traditionnelles.
Alors que l'écart se réduit entre les établissements traditionnels et les banques « nouvelle génération », peut-être que ces acteurs historiques pourraient combler leur retard en misant sur une collaboration accrue avec les FinTech...