Faits divers. Un ancien prêtre accusé d'avoir escroqué 150.000 euros à une personne âgée
Désigné légataire universel par une octogénaire aujourd'hui décédée, un ancien prêtre reconverti dans le conseil en patrimoine est aujourd'hui poursuivi pour abus de confiance et escroquerie. Les investigations continuent.
Un ancien prêtre accusé d'avoir escroqué une personne âgée
Elle considérait comme son "neveu adoptif" l'homme qui lui aurait détourné jusqu'à 150.000 euros. Une histoire à peine croyable révélée par L'Éveil de Lisieux, qui oblige pourtant l'accusé à comparaître devant le tribunal de la capitale du pays d'Auge dans le Calvados (14), le 11 juillet prochain.
Tout était né d'une belle rencontre au cours de l'année 2010. Originaire de Saint-Martin-de-la-Lieue près de Lisieux, cette octogénaire fait appel à un conseiller en assurances. Ce dernier, "spécialisé en achat de documents rares, moyennant un contrat avoisinant 120 000 euros", d'après le quotidien régional, n'est autre que l'ancien prêtre de la paroisse Lexovienne, ordonné en 1999 et au service de l'Eglise jusqu'en 2006, avant de demander une année sabbatique pour entamer sa reconversion financière.
Des visites récentes, le chéquier et la carte bancaire qui disparaissent
Des liens se nouent entre cet homme aujourd'hui âgé de 45 ans et cette dame, qui est décédée le 28 juillet 2015. Trois ans plus tôt, face à un rapport médical préconisant une mesure d'urgence, elle décide d'en faire son légataire universel en se fiant à la confiance aveugle qu'elle a en lui.
Une proximité qui finira par inquiéter la nièce de la victime, qui se rend au commissariat de Lisieux en plein été 2014. Sa tante, alors âgée de 84 ans, est hospitalisée depuis un mois. Une enquête est immédiatement ouverte. Entendue par les enquêteurs, l'octogénaire avoue recevoir la visite de ce fameux neveu adoptif régulièrement, alors que sa carte bancaire et son chéquier ont disparu.
BMW décapotable, montre de luxe et maison au bord de mer
Rapidement interpellé, en possession des moyens de paiement de la victime, l'accusé clame qu'il avait son accord pour "subvenir à ses besoins". Des besoins pour le moins originaux, comme l'atteste cette BMW décapotable obtenue grâce au fonds de la tante adoptive.
Si l'ancien prêtre refuse toutes les accusations, les enquêteurs découvrent chez lui, lors d'une perquisition, un bijou d'une valeur de 1440 euros, des bordereaux de chèques d'un montant de 1.200 euros et une montre de luxe. "L'enquête fait aussi état d'une... demeure cossue en front de mer", écrit le journal local.
Alors que les investigations se poursuivent afin de savoir s'il n'y a pas d'autres victimes, les sommes détournées s'élèveraient pour l'instant à 150.000 euros. Aujourd'hui vicaire dans un diocèse de la région parisienne, après avoir stoppé son activité dans les assurances et le conseil en patrimoine, l'accusé devra s'expliquer, nous l'avons dit, le 11 juillet prochain devant le tribunal de Lisieux pour abus de confiance et escroquerie sur une personne vulnérable.