La fintech Number26 change de nom et devient une banque
Lancée en France fin 2015, la banque digitale berlinoise n'ouvre plus de nouveaux comptes hors d'Allemagne et d'Autriche depuis avril. Pourtant, elle va faire son retour en novembre, accompagnée de sa toute nouvelle licence bancaire et d'un nouveau nom, N26.
Les fondateurs de N26 : Maximilian Tayenthal et Valentin Stalf.
Une nouvelle banque va faire son apparition sur le marché européen. La fintech allemande Number26 a annoncé, fin juillet, avoir obtenu une licence bancaire européenne auprès du régulateur allemand. "C'est une étape importante qui va nous permettre de tirer meilleur parti de notre technologie en toute indépendance", a déclaré aux Echos, Valentin Stalf, directeur de la société berlinoise. Dans le même temps, elle change de nom et devient N26.
N26 va pouvoir proposer ses services dans tous les pays de l'Union Européenne
Auparavant, la banque numérique devait passer par un partenaire, Wirecard, pour traiter ses opérations. Désormais, elle pourra tout faire seule par le biais du passeport européen et proposer ses propres services dans l'ensemble des pays de l'Union Européenne. "Nous pourrons lancer de nouveaux produits beaucoup plus rapidement", précise le confondateur. Il a d'ores et déjà annoncé l'arrivée du crédit en temps réel, une sécurité améliorée grâce à l'intelligence artificielle, mais aussi un service de partage des dépenses entre pairs.
N26 disposait déjà de coûts inférieurs aux autres banques grâce à une offre accessible sur smartphone et une technologie informatique ultra moderne et moins lourde. Néanmoins, ce "game changer" ou changement de statut avec la licence bancaire, risque de représenter des contraintes réglementaires et des coûts supplémentaires.
Des changements ont également dû être opérés au sein des équipes de direction, notamment dans la gestion de risque, d'autant plus qu'elle a dû afficher des fonds propres suffisants. Ainsi, Number26 va disposer de plus de flexibilité et pourra se refinancer auprès de la Banque centrale européenne, ou encore offrir des produits de placement.
Une évolution de son modèle économique
Cette annonce fait suite à l'arrivée chez N26 d'une nouvelle tarification. Ainsi, ses 200.000 clients peuvent désormais retirer de l'argent gratuitement dans la limite de 5 retraits par mois aux guichets automatiques. Ils peuvent également obtenir de l'argent liquide avec l'aide de leur smartphone auprès de 6.000 supermarchés partenaires, le tout sans frais.
Cette nouvelle "politique d'utilisation équitable" intervient en réponse à la polémique sur la fermeture d'office de certains comptes clients. Ces derniers avaient pour habitude de retirer des petites sommes, mais cette décision avait créé une vague de critiques sur les réseaux sociaux.
Outre-Rhin, les frais de retrait coûtent entre 1,5 et 2 euros, explique Valentin Stalf. En outre, N26 impose des frais de gestion de 6 euros par mois aux détenteurs de compte les moins solvables, signe d'une modification de son modèle commercial. Cette adaptation reste néanmoins dans les objectifs d'expansion de la banque digitale, notamment en France où elle compte plus de 5.000 clients.
D'ailleurs, cette licence bancaire devrait permettre le retour de sa commercialisation en France. La banque a déjà envoyé des emails aux prospects français placés sur liste d'attente, pour leur promettre l'ouverture d'un compte en novembre prochain. A quelques jours près, cette arrivée coïncidera avec celle du compte de paiement Morning, son concurrent français annoncé pour le mois d'octobre.
We are now N26! Read about our new banking license, name and logo. https://t.co/XvjIvVYXtb #N26 #bankingbydesign #fintechnews
- N26 (@n26) 21 juillet 2016