En France, la banque et l'assurance se portent bien
L'ACPR a communiqué ce mardi sur la situation des banques et assurances françaises pour l'année 2018. Elle fait état d'une situation encourageante même si des progrès restent à faire.
Chaque année, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) présente un bilan de la rentabilité des banques et des assurances. C'est donc le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau qui a présenté, ce mardi, les résultats pour l'année 2018.
Ce rapport de rentabilité a notamment été mis en relation avec deux phénomènes qui transforment profondément les secteurs de la banque et de l'assurance, à savoir, les taux actuellement très bas et la transformation numérique.
Selon le bilan, la situation est encourageante, pour autant, de nombreux progrès restent à faire.
Des secteurs dynamiques
Le gouverneur de la banque de France, François Villeroy De Galhau a ainsi expliqué que le rendement des banques françaises a légèrement progressé en 2018. Il augmente de 0.4 point pour s'établir à 6.7 % et ainsi retrouver son niveau de 2015.
Depuis la crise de 2008, leurs fonds propres ont ainsi presque triplé. En effet, au cours des 10 dernières années, les banques françaises ont su s'adapter malgré un environnement particulièrement compliqué.
Que ce soit économiquement, financièrement ou au niveau de la réglementation, la crise a laissé des traces et elle a forcé les établissements financiers français à adopter un comportement différent.
Dans ce sens, l'ACPR estime que les banques françaises ont renforcé leur solvabilité et sont aujourd'hui plus résistantes. Dans l'hexagone, la rentabilité des organismes financiers s'inscrit dans la moyenne de la zone euro, mais est par exemple nettement supérieure à celle des banques allemandes.
Le secteur des assurances est lui aussi resté très solide. Bernard Delas, le vice-président de l'ACPR a ainsi expliqué que le marché de l'assurance « s'est encore renforcé en 2018, puisqu'en dépassant le Royaume-Uni, il est devenu numéro un en Europe sur le critère de la taille de ses actifs. C'est aussi un marché qui sait s'adapter, malgré les difficultés et les multiples défis auxquels il est confronté »
Tous les feux semblent donc au vert. Pourtant, l'ACPR n'a pas manqué de mettre en exergue quelques points sur lesquels les banques et les assurances devront se montrer particulièrement vigilante.
Des nouveaux facteurs à prendre en considération
Le superviseur français a notamment pointé du doigt « trois facteurs d'attention ». Ils concernent bien évidemment la conjoncture actuelle et notamment les taux bas. François Villeroy de Galhau a ainsi fait remarquer que le maintien d'un environnement de taux bas « contribue à réduire la marge nette d'intérêt des banques de détail qui se financent par des dépôts (...) et le rendement des placements des assureurs ».
Dans ce domaine, il relève que certains systèmes, notamment en Scandinavie sont bien plus performants. Ils parviennent en effet à obtenir des rentabilités supérieures malgré des taux au moins aussi bas.
Par ailleurs, la révolution numérique engendre également des mutations. S'adapter à ce nouveau système a un coût et ces investissements entraînent des baisses de revenus. Là encore, le gouverneur de la Banque de France met en garde les banques : « les établissements financiers devront dégager de nouveaux gains de productivité et de nouveaux services personnalisés, en explorant encore plus les voies de l'automatisation et de l'intelligence artificielle » a-t-il expliqué.
Enfin, l'ACPR pointe également du doigt un certain recul des banques d'investissement européennes vis-à-vis des banques américaines. Une évolution qui s'explique notamment par le fait que les banques européennes peinent à atteindre la taille nécessaire pour être suffisamment influentes au niveau mondial.
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