Le gouvernement veut revitaliser le livret d'épargne populaire
Le nombre de LEP chute depuis une dizaine d'années. Attractif sur le papier, ce placement présente des contraintes administratives qui rebutent les ménages, une tendance que Bercy souhaite inverser dès cette année.
40% des français peuvent souscrire à un LEP, seul 13% franchissent le pas
Plus attractif que le Livret A, le LEP ne pèse pourtant pas lourd dans les chiffres de l'épargne française : dans les 733 milliards placés en 2017, seuls 44 le furent sur un compte LEP. En cause, la rigidité de son obtention, liée aux conditions de revenu fiscal de référence de l'année précédente. Une contrainte que trop peu d'épargnants peuvent satisfaire, même pour 0.5 % de plus qu'un Livret A. En dix ans, le nombre de LEP ouverts est ainsi tombé de 13 à 9 millions, mais la volonté du gouvernement pourrait arranger la situation.
De nouvelles règles
Dans le Journal Officiel du 17 juin paraissait une réforme modifiant les règles de fonctionnement du LEP. Fixé à 0.5 % de plus que le Livret A, son taux pourrait être aligné sur ce dernier dans le cas où l'inflation dépasserait son taux majoré. Résultat : avec un Livret A à 1,25 %, un LEP grimperait à 1, 30 % si l'Etat annulait sa décision du gel des taux d'épargne réglementée.
Cette légère hausse convaincra-t-elle les épargnants de s'intéresser au LEP ? Dans son rapport 2017 de l'Observatoire de l'épargne réglementée, la Banque de France considérait « souhaitable » une « plus large diffusion du LEP auprès de la population éligible en termes de revenus ». Bercy incite de son côté les conseillers bancaires à proposer d'avantage cet investissement à leurs clients, dans l'optique d'une réelle alternative au Livret A, encore boudée par plus de 25 % de la population y ayant pourtant accès.