Future réforme des retraites, l'âge de départ en question
Établi au lendemain de la seconde guerre mondiale, le système de retraite tel qu'on le connaît a montré ses limites. Il est urgent de l'adapter à une situation qui voit le nombre d'actifs baisser, et de profondes transformations sont à prévoir.
Injuste, inefficace, le modèle Français cherche à se réinventer en calquant les méthodes d'autres pays d'Europe
La réforme Macron devait être présentée l'an prochain, et l'âge de départ à 62 ans est plus que jamais remis en question. Ce mercredi, deux sénateurs de la commission des affaires sociales, René-Paul Savary (LR) et Jean-Marie Vanlerenberghe (UC), ont souligné des « ajustements » nécessaires de la future réforme pour conserver l'équilibre financier des systèmes de retraite et préserver de la pauvreté les retraités aux pensions potentiellement faibles.
Les défis sont immenses, absorbant plus de 13 % du PIB, la trentaine de retraites différentes devra être unifiée pour l'été 2019 en un système de points censés garantir plus d'équité et d'efficacité budgétaire. L'augmentation perpétuelle de la durée de vie et des effectifs de retraités diminue le ratio d'actifs (2.33 par retraité en 2010, estimation à 1.61 en 2030 selon l'INSEE) sur le long terme, d'où cette refonte systémique d'une ampleur inédite en France. La réforme concernera les personnes ayant fini de cotiser dans les 5 ans après sa mise en place. Également défendus par l'Institut Montaigne, deux modèles inspirent le gouvernement :
- L'actuel système du privé, généralisé à tous les travailleurs. Il consiste en une accumulation de points pendant l'activité, convertis en pension mensuelle lors de la retraite. Le montant des pensions est susceptible de varier selon la valeur du point à la date du départ en retraite, valeur sur laquelle peuvent jouer les gestionnaires pour engendrer des fonds en prévision d'années difficiles.
L'âge de la retraite demeure le paramètre central des systèmes de retraite, autant pour assurer leur équilibre financier qu'un niveau de vie suffisant aux retraités
- La retraite en comptes notionnels, en vigueur en Suède, en Italie et en Allemagne. C'est ce système qu'on put observer les deux commissionnaires aux affaires sociales du Sénat. Chaque cotisant bénéficie d'un capital virtuel composé de points. Ici, ce capital est changé en pension mensuelle selon un coefficient de conversion prenant en compte l'âge de départ en retraite du cotisant et l'espérance de vie de sa génération. Un ajustement automatique pensé par rapport aux changements démographiques et de l'espérance de vie. Moins souple, son excédent et déficit est lié à la conjoncture économique.
Un premier pas vers le bout du tunnel ?
Dans ces deux cas de figure, les points cumulés lors de l'activité laisseront les actifs plus libres sur leur date de départ et le montant des pensions, sans rien céder aux avantages accordés en cas d'interruption de travail. Les économies prévues par la réforme seront alors investies dans le fond de réserve des retraites (FRR), soit environ 15 milliards disponibles en 2025 pour combler la dette de la sécurité sociale et sortir -d'après les modèles les plus optimistes- le système de retraites de son déficit d'ici 2040.