EN IMAGES. À Londres, le street art dénonce le coût du logement

Anissa Hammadi 03 Juillet 2015 14:10

Un artiste s'est illustré dans la capitale britannique en détournant des dispositifs publics pour les transformer en histogrammes. Un moyen efficace de critiquer l'impressionnante augmentation du loyer à Londres depuis 2005.

EN IMAGES. À Londres, le street art dénonce le coût du logementCes graphiques de rue installé à Westminster mettent en avant la différence entre l'évolution des salaires (en bleu) et celle des loyers (en rouge) depuis 2010. Crédit : Roberta Schmidt/Streetgraphs.

Si l'immobilier est très cher à Paris, il est tout simplement hors de prix à Londres. Les loyers y grimpent en flèche, les expulsions se multiplient et les sans-abris sont de plus en plus nombreux dans les rues.

C'est pour dénoncer la crise du marché immobilier londonien que l'artiste de rue Arman Naji a mis en scène ses créations dans plusieurs quartiers emblématiques de la capitale. Une façon de prouver que les habitants rencontrent partout des difficultés pour se loger, et pas uniquement dans le coeur de ville.  

J'attends juste une réaction, que les gens sortent de cette apathie, de cette acceptation, voire de cette justification de l'incroyable difficulté à vivre ici aujourd'hui, a confié Naji, expatrié canadien, au journal britannique The Guardian.

Quand on lit ces statistiques dans les journaux, si insensées puissent-elles paraître, elles n'ont plus aucun impact sur nous.

Arman Naji

De manière tout à fait originale, il utilise les équipements publics pour en faire des histogrammes grandeur nature, à partir de statistiques sur les dernières décennies. Ainsi, les données d'habitude si abstraites se matérialisent sous les yeux des passants.

Le processus a été fastidieux : "À partir d'une liste de statistiques, j'ai parcouru Londres pour trouver des bornes publiques (mobilier urbain, installations électriques par exemple, ndlr). Je les confrontais aux données pour trouver celles qui correspondaient le mieux, explique l'artiste.

Il poursuit : "Afin d'être le plus précis possible, j'ai ajusté la date de chaque histogramme puisque nous ne pouvions pas changer la hauteur des supports. Voilà pourquoi certains graphiques sont sur un échéancier de cinq ans, tandis que d'autres sont sur une durée de 10, 15 ou 20 ans".

Toutes ses oeuvres sont à retrouver sur le Tumblr Street Graphs.

Graphique à Brixton illustrant l'augmentation du prix moyen d'une maison entre 2005 et 2015.


Graphique à Camden illustrant le déclin du nombre de propriétaires entre 2005 et 2015.


Graphique à Hackney illustrant le montant moyen du loyer à Londres en 2005, 2010 et 2015.


Graphique à Kensington illustrant la chute du nombre de logements abordables disponibles depuis 1995.


Graphique à Croydon illustrant la liste d'attente pour un logement social en 2005, 2010 et 2015.


Graphique à Clapham montrant l'évolution du nombre de sans-abris en 2010, 2013 et 2015.


Graphique à Peckham montrant le nombre d'expulsions de locataires en 2010, 2013 et 2015.

Credit photo : Roberta Schmidt/Streetgraphs

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