Taux, prix, crise grecque : le marché immobilier restera fragile en 2015
La Fnaim présentait ce jeudi son bilan du premier semestre 2015. Si le nombre de transactions repart à la hausse, la baisse des prix semble déjà prendre fin. Une situation fragile qui pourrait rapidement évoluer selon l'issue de la crise grecque et une potentielle hausse des taux d'intérêt.
La Fnaim table sur 725.000 transactions en 2015 et une stabilisation des prix
Le marché de l'immobilier reste encore très fragile selon la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), qui présentait jeudi 9 juillet son bilan semestriel.
La Fédération constate ainsi qu'un redémarrage progressif des ventes a eu lieu ces derniers mois. Au cours du premier semestre 2015, les ventes de logements existants ont augmenté de 2,3%. Une progression toutefois en demi-teinte, puisque sur les 12 derniers mois l'évolution est cette fois négative, -3,4%.
Selon les estimations de la Fnaim, près de 725.000 transactions de logements existants devraient avoir lieu en 2015, contre 707.000 en 2014. La Fédération estime qu'il faudrait s'approcher des 750.000 transactions annuelles pour répondre aux différentes demandes. Un chiffre bien loin des 810.000 ventes atteintes en 2007, avant la crise des subprimes.
Les prix retrouvent leur niveau de 2006
Si les prix sont globalement en baisse sur an, -1,5% pour les appartements et -2,5% pour les maisons, sur le dernier trimestre 2015, la tendance est plutôt à la stabilisation, avec une très légère augmentation de 0,4%. "Il y a une stabilisation des prix, avec des volumes qui ont repris de la vigueur", analyse Jean-François Buet, Président de la Fnaim.
Selon la Fédération, "les vendeurs se sont montrés réticents à réduire leurs exigences" en terme de prix, tandis que les acheteurs ont préféré attendre un recul plus important. Une correction qui n'a pas eu lieu du fait des conditions de financement et des taux de crédits historiquement bas.
Les baisses des taux et des prix tiennent le marché
Jean-François Buet, Président de la Fnaim.
L'évolution des prix reste cependant très hétérogène entre villes et campagnes. Si les prix continuent de baisser en zone rurale, l'heure est déjà à la reprise dans les marchés les plus tendus. C'est le cas de l'agglomération parisienne, des zones touristiques, mais aussi des villes en forte augmentation démographique. A Toulouse, les prix ont ainsi déjà augmenté de 3% depuis un an.
Inquiétude sur les taux
Mais l'inquiétude des professionnels porte essentiellement à court terme sur les taux des crédits immobiliers. Au premier plan de ces craintes, l'issue de la crise grecque qui pourrait avoir un impact très rapide sur les marchés financiers et entraîner une hausse des taux.
A moyen terme cette fois, les mesures soutenues par le comité de Bâle pourraient amener à une nouvelle remontée des taux. L'objectif, reconstituer les marges des banques sur le crédit immobilier, mais aussi favoriser les taux variables au détriment des taux fixes pour diminuer le risque porté par les banques en le déplaçant sur les emprunteurs. De quoi complètement bouleverser le marché immobilier français.