Immobilier : vers une augmentation des loyers impayés ?
La seconde période de confinement pourrait bien rimer avec une augmentation des loyers impayés selon un baromètre mis en place par l'Agence nationale pour l'information sur le logement.
Difficile de savoir à quoi ressemblera l'économie française à la fin du reconfinement. En ce qui concerne l'immobilier, certains craignent une crise du logement, notamment en raison des loyers impayés.
Dès la « première vague », l'Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil) a mis en place un baromètre des consultations sur les loyers impayés. Il révèle une hausse des demandes de renseignement de la part des locataires.
Inquiétude des locataires
En effet, avec cette nouvelle période de confinement, beaucoup de locataires redoutent de ne pas pouvoir payer leurs loyers.
En avril et en mai, les demandes des locataires aux agences départementales pour l'information sur le logement (Adil) en anticipation de futurs impayés ont doublé. Même si le chiffre a diminué depuis, il reste supérieur à la moyenne de 2019.
Une nouvelle donne
Relativement marginale avant la crise, la question des loyers impayés a pris une toute nouvelle dimension depuis le début de la pandémie.
Selon Pierre Madec, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) : « tout un tas de gens vont tomber au chômage et avoir de très grandes difficultés à payer leur loyer », explique-t-il notamment.
Alors que la trêve hivernale a débuté le 1er novembre, les expulsions ne seront plus possibles avant mars 2021. Cela étant, toujours selon Pierre Madec, cela « ne répond pas du tout au cercle vicieux économique » des impayés. Notamment pour les propriétaires qui devront toujours s'acquitter de charges, ce qui peut également les mettre en difficulté.
Vers des garanties plus importantes
Afin de se prémunir face à une telle éventualité, les bailleurs demanderont sûrement des garanties encore plus importantes dans les mois à venir. Ce qui risque de compliquer davantage la tache des locataires en recherche de logement.
Malgré la mise en place de plusieurs dispositifs gouvernementaux comme Action Logement, la fondation Abbé Pierre qui a mis en place un « fonds d'aide pour les impayés » estime que ces mesures « ne couvriront pas l'ensemble des besoins ».