Immobilier : le Covid, vecteur de conflits ?
Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux ménages n'hésitent plus à partir au bras de fer lors d'une négociation immobilière.
Pour le moment, difficile d'établir un diagnostic précis de l'état du marché de l'immobilier. Une chose est sûre, la crise a un véritable impact sur le secteur et laissera probablement des traces.
Pourtant, pas de quoi s'affoler selon certains professionnels : « Globalement, l'impact du Covid sur le marché immobilier est assez stable. On est passé d'un marché frénétique à un marché dynamique » explique Laurent Vimont, président de Century 21. Ceci étant, le comportement des futurs acheteurs pourrait bien être en train de changer, notamment en ce qui concerne les négociations.
La part des acheteurs prêts à engager un bras de fer progresse
Ainsi, selon le Baromètre de la négociation immobilière mené par SeLoger en collaboration avec le JDN, la part des acheteurs prêts à engager un bras de fer lors d'une négociation s'élève à 90,5 %, soit 1,5 point de plus que lors du précédent trimestre.
Parmi eux, certains acheteurs n'envisagent cette option que s'ils estiment que le tarif demandé par le vendeur est surélevé (50 %). D'autres préfèrent négocier systématiquement, peu importe la valeur du bien (49,5 % des sondés).
Un recours à la négociation, qui dépend, toujours selon Laurent Vimont, de la demande : « Lorsque vous avez deux mois pour trouver un logement et qu'un bien qui vous intéresse vous passe sous le nez parce qu'il est vendu en quelques heures, vous ne pensez pas à négocier », illustre-t-il.
Mais également de la localisation du bien : « Dans les zones tendues, les vendeur mettent souvent leur bien en vente au-dessus du prix du marché, en pensant que leur bien est unique et rare. A l'inverse, dans les zones détendues, les vendeurs regardent plus volontiers à quel prix sont mis en vente les biens d'à côté et la négociation est moins importante », détaille Laurent Vimont.
Une perception altérée
Reste que pour beaucoup d'acheteurs, les prix sont actuellement trop élevés. D'ailleurs, dans son baromètre, SeLoger révèle que 61,8 % des sondés estiment que les prix actuels des biens ne correspondent pas à la réalité du marché. Parmi eux, 47,8 % trouvent ces prix « pas vraiment réalistes », tandis que 14 % des sondés estiment que ces tarifs ne sont « pas du tout réalistes ».
Par ailleurs, la part des futurs acquéreurs convaincus que les prix appliqués sont réalistes n'a jamais été aussi faible (31,5 %). Reste désormais à savoir si la confiance remonte après la crise sanitaire...