Immobilier : le dispositif « louer abordable » bientôt simplifié et renforcé
La ministre du Logement, Emmanuel Wargon a annoncé sur BFM business sa volonté de renforcer le dispositif « louer abordable », qui permet aux propriétaires de louer leurs logements à un niveau de loyer abordable afin de bénéficier d'un avantage fiscal sur leurs revenus locatifs.
Les Français aiment la pierre. Et pourtant, la vacance locative reste un problème majeur du marché locatif en France. Afin d'inciter les propriétaires de logements vacants à mettre leurs biens en location, la ministre déléguée du Logement, Emmanuel Wargon souhaite « simplifier » et renforcer le dispositif « louer abordable ».
Lancé en 2017, ce dispositif permet aux propriétaires de bénéficier d'une exonération fiscale lorsqu'ils consentent à louer leur bien en dessous du prix du marché. Un dispositif incitatif, mais jugé trop complexe par la ministre déléguée.
Une réduction d'impôt potentiellement conséquente
Interrogée à ce sujet sur BFM Business, Emmanuelle Wargon a tenté de clarifier les nouvelles ambitions du dispositif « louer abordable ». « Soit vous louez au prix du marché, soit vous décidez de louer en dessous des prix du marché et là, c'est bien s'il y a une aide qui compense cet effort », a expliqué la ministre.
Elle en a profité pour détailler le nouveau mode de fonctionnement du dispositif : « Avant, le loyer était en fonction de zones. Là, c'est beaucoup plus simple, vous prenez les loyers du marché » dans la commune du logement.
Concrètement, un propriétaire qui accepterait de louer son bien 15 % en dessous des prix du marché, aurait une réduction d'impôt qui serait de 15%. Cette réduction passerait à 35 % pour un bien loué 30 % en dessous des prix du marché. Un gain que la ministre estime « entre un demi mois et deux mois de loyer en net ».
Un dispositif simplifié pour plus de clarté
Dans sa version antérieure, le dispositif prévoyait une déduction minimale de 30 % du montant des loyers perçus dans les zones tendues.
Cela représentait 2274 communes réparties en trois zones : 77 pour Paris et la petite couronne (Zone A bis), 650 pour la grande couronne parisienne, la Côté d'Azur, Aix-Marseille, Montpellier, Lille et Lyon (Zone A), et 1 547 pour les autres agglomérations (Zone B1). La dernière zone (Zone B2) compte 3 900 communes tendues, où les propriétaires peuvent déduire au moins 15 % de leurs revenus locatifs.
Selon les estimations du ministère, on dénombre 1,1 million de logements vacants, dont 300 000 en zones à forte demande. Malgré le dispositif, le recours à « Louer abordable » est de moins en moins évident. Le nombre de conventions est ainsi passé de 154 000 au 1er janvier 2017 à 111 000 au 1er janvier 2021. Reste désormais à savoir si la nouvelle version de « Louer abordable » provoquera un regain d'intérêt de la part des propriétaires.