Immobilier : face à la flambée des prix, que proposent les principaux candidats à la mairie de Paris ?

Mickaël Touré 13 Mars 2020 15:51

À deux jours de l'élection, les candidats en lice pour la mairie de Paris savent que l'immobilier est l'une des préoccupations principales des Franciliens. Quelles sont les propositions des différents candidats ?

Immobilier : face à la flambée des prix, que proposent les principaux candidats à la mairie de Paris ?

Les Parisiens voteront bientôt pour élire leur nouveau maire. Alors que le premier tour aura lieu dimanche, les candidats ont fait de la question immobilière un enjeu majeur. Et pour cause, malgré des taux immobiliers au plus bas, et un nombre record de crédits immobiliers en 2019, les prix flambent dans la capitale.

C'est donc fort logiquement que les Franciliens s'inquiètent de l'avenir du marché immobilier à Paris. Face à ces préoccupations légitimes, les candidats ont annoncé leurs mesures pour les années à venir. De la maire sortante Anne Hidalgo, aux rebondissements liés à l'abandon de Benjamin Griveaux, BoursedesCrédits.com vous propose de passer en revue les différentes propositions des candidats en matière d'immobilier.  

Anne Hidalgo, Parti Socialiste (PS)

En tête dans les derniers sondages (26 % selon le dernier sondage IFOP-Fiducial), la maire sortante entend tout d'abord maintenir l'encadrement des loyers tout en apportant une aide aux locataires. Face à la crise des logements à Paris, elle souhaite atteindre la part des 25 % de logements sociaux en 2025 (contre 22,6 % en 2020). Soit 15 000 logements supplémentaires.

La candidate propose également de « permettre aux classes moyennes d'accéder à des logements dont le prix de la location sera au moins inférieur de 20 % au prix du marché ».  Par ailleurs, elle souhaite remettre 30 000 logements du parc privé sur le marché. Autre cheval de bataille, Anne Hidalgo entend organiser un « référendum par arrondissement » afin de définir les conditions d'usages des plateformes de location courte durée comme AirBnb.

Rachida Dati, Les Républicains (LR)

Deuxième dans les sondages (24 % des intentions de vote selon le dernier sondage Ifop-Fiducial), l'ancienne garde des sceaux propose des solutions en totale rupture avec les propositions de la maire sortante. Pour elle, pas question d'accroître le parc social. À l'inverse, elle préférerait se séparer de quelques immeubles. De même, à « moyen ou long terme » elle souhaite mettre fin à l'encadrement des loyers.

Concernant le parc privé, Rachida Dati entend mettre en place une aide aux familles. Elle s'élèvera à 1 200 euros pendant 3 ans pour les jeunes parents qui déménagent à l'occasion d'une naissance. Elle propose également de soutenir davantage les propriétaires bailleurs grâce à une cellule d'aide, qui les soutiendra dans leurs démarches juridiques pour récupérer leur bien. Les locataires pourront, eux, bénéficier d'un « fonds réservé qui aiderait les gens en difficulté à payer leur loyer ».

Agnès Buzyn, La République En Marche (LREM)

Catapultée dans la campagne après le retrait de Benjamin Griveaux, l'ancienne Ministre de la Santé a également sa vision propre sur le futur du logement parisien. Troisième dans les sondages (18 % selon le dernier sondage Ifop-Fiducial ) elle propose, par exemple, de remettre 20 000 logements vacants sur le marché tout en prenant en charge leur gestion. En ce qui concerne les logements sociaux, elle entend « respecter la loi et atteindre les 25 % ».

Dans le même temps, elle entend sécuriser et rénover les logements sociaux, tout en boostant le logement intergénérationnel (c'est-à-dire la colocation entre jeunes et séniors). Elle souhaite également développer le bail réel solidaire et doubler les investissements alloués par la ville à la rénovation énergétique.

En revanche, la candidate de la majorité se montre réservée sur le plafonnement des loyers. Elle propose également de renforcer les contrôles des locations courtes durées afin de « rendre impossible de louer un autre logement que sa résidence principale »

David Belliard, Europe Écologie Les Verts (EELV)

Quatrième dans les intentions de vote (11 %), le candidat écolo propose lui aussi d'atteindre 25 % de logements sociaux en 2025 et 30 % en 2030. Il souhaite également créer du logement grâce au droit de réquisition des bureaux et aux logements vacants. Il propose d'accompagner l'encadrement des loyers d'une aide juridique auprès des locataires.

Autre proposition, le candidat EELV entend abaisser le nombre de nuitées sur la location saisonnière et renforcer les contrôles. Enfin, il compte geler les loyers pendant 5 ans pour « les faire baisser du fait de l'inflation » tout en créant 5 000 logements avec le bail réel et solidaire.

Cédric Villani

Ancien membre de la majorité, le candidat dissident et sans étiquette entend, lui aussi, atteindre 25 % de logements sociaux, soit 25 000 nouveaux logements en 6 ans. Il souhaite également remettre sur le marché une « part significative » des logements vacants et des résidences secondaires tout en limitant le nombre de ce type de résidences et de locations saisonnières.

Pour cela, il propose de réduire le nombre de nuitées autorisées sur les locations saisonnières dans les neuf premiers arrondissements et de taxer davantage les résidences secondaires. Enfin, il souhaiterait maintenir l'encadrement des loyers et créer 3 000 logements étudiants.

Danielle Simonet, La France Insoumise (LFI) :

La candidate mélenchoniste, qui se présente en binôme avec l'ancien footballeur Vikash Dhorasoo, souhaite créer 60 000 nouveaux logements sociaux grâce à la préemption, la réquisition de bâtiments, bureaux et des logements vacants. Les agents de la ville de Paris auraient accès en priorité à ces logements.

Elle se prononce également en faveur du maintien de l'encadrement des loyers et souhaite aussi réduire le nombre de nuitées sur les plateformes de location saisonnière tout en augmentant les contrôles. Enfin, elle est en faveur de l'instauration d'un permis de louer ainsi que de l'interdiction des expulsions sans solution de relogement.

Serge Federbush, Rassemblement National (RN)

Le candidat RN à la mairie de Paris s'est prononcé contre l'encadrement des loyers. Il propose de mettre en place une convention entre la ville et les grands établissements bancaires afin de mettre en place des financements à long terme susceptibles d'aider les acheteurs. Il souhaite également donner la possibilité aux occupants de revendre leur bien au bout de 5 ans ou plus rapidement en cas de perte d'emploi, accident de la vie, ou accroissement de la taille de la famille.

Il entend inciter, par une baisse spécifique des droits de mutation et une période d'exonération significative de taxes, les propriétaires de bureaux vides à les transformer en logements pour les vendre. Concernant les locations touristiques, il estime qu'il faut « préserver la liberté de choix, mais éviter la concurrence déloyale à l'hôtellerie ».

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