Immobilier : vers une flambée des prix en Europe ?
Selon une étude menée par S&P, la hausse des prix de l'immobilier pourrait bien se ralentir dans quelques pays d'Europe, ce qui ne devrait pas être le cas en France.
Que va devenir le secteur de l'immobilier après la crise ? Si pour le moment, les indicateurs semblent montrer que le marché européen résiste plutôt bien, une question demeure pour autant : les prix vont-ils continuer d'augmenter dans les années à venir ? Une étude S&P, relayée par les Echos, semble vouloir offrir une début de réponse à cette question.
Une progression des prix qui devrait se poursuivre
Ainsi, selon l'étude, même si la hausse des prix ralentit en Europe, elle devrait bel et bien se poursuivre dans les prochaines années.
En France, cette hausse devrait atteindre 4 % en 2020. Les experts de S&P tablent également sur une augmentation des prix Français de l'ordre de 1,5 % en 2021 et de 2 % pour 2022 et 2023.
À titre de comparaison les prix ont progressé de 1,6 % en 2020 en Espagne et cette hausse devrait être de l'ordre de 1,4% en 2021, puis 4,3% en 2022 et 3,6% en 2023. Même son de cloche pour l'Allemagne, avec une hausse des prix de 6,9 % en 2020, puis de 5,3 % en 2021, 4,9 % en 2022 et 4,5 % en 2023.
Une hausse plus limitée dans certains pays
À l'inverse, deux pays vont connaître des baisses de prix dans les années à venir. Si les prix ont bien augmenté de 0,5 % en Italie pour 2020, les estimations de S&P tablent sur une baisse de 0,5 % en 2021 avant de remonter de 0,5 % en 2022 et de 1 % en 2023.
Le Royaume-Uni devrait également être épargné. Malgré une hausse de 6,7 % en 2020, les prix devraient ensuite reculer de 2,3 % en 2021 avant une reprise de la hausse à 0,5 % pour 2022 et 3,3 % en 2023.
Le rôle des gouvernements
Selon S&P, les hausses de 2020 correspondent aux politiques protectrices mise en place afin de lutter contre la pandémie. Notamment en matière d'emploi. Les pays ont ainsi tenté d'éviter un fort ralentissement économique qui aurait pesé sur la demande des logements.
Les périodes de confinement ont également permis aux consommateurs d'épargner et d'investir plus rapidement dans la pierre. Enfin, il faut également ajouter à cela les politiques des banques centrales, plus souples, ce qui s'est traduit par une volonté d'achat au plus haut depuis 2003 dans la zone euro.
Quelles perspectives ?
Pour cela, S&P prévoit un ralentissement de la hausse des prix en 2021. La fin des aides au logement à travers l'Europe, la montée du chômage et le durcissement probable des conditions d'accès par les banques devraient logiquement la limiter.
Pour autant, la situation devrait revenir à la normale en 2022 ou 2023, notamment dans les pays qui dépendent beaucoup du tourisme comme l'Espagne ou le Portugal.