Immobilier : les Français ont un rapport particulier avec la propriété
Le géant bancaire britannique HSBC a publié une étude portant sur la relation de propriétaires et de potentiels acquéreurs avec l'immobilier. Menée à l'échelle mondiale, cette enquête révèle des disparités entre les dix pays interrogés avec des variables propres à la France.
Par rapport à leurs voisins étrangers, les Français entretiennent davantage une relation de méfiance à l'égard de la propriété immobilière et la fiscalité induite.
Les Français ont une représentation spéciale de l'accession à la propriété. Deux particuliers sur trois considèrent la capacité de transmission du bien immobilier en question comme une source de fierté. Toutefois, le prestige qu'impliquerait l'acquisition d'un logement dans la même zone que son entourage est deux fois moins répandu en France que dans les neuf autres pays sondés : seulement un quart des Français valorise cet élément alors que ce ratio atteint un particulier sur deux ailleurs.
Néanmoins, ces facteurs ne constituent pas le principal enseignement de l'étude de HSBC. Les travaux réalisés par la banque mettent en évidence l'importance du contexte fiscal sur la mentalité des propriétaires français et ceux qui pourraient accéder prochainement à ce statut. En effet, les Français semblent se sentir victimes d'une pression sur le plan de la fiscalité, ce sentiment n'étant pas arrangé par la volonté du Premier ministre Edouard Philippe de hausser les droits de mutation. Ainsi, malgré la suppression de la taxe d'habitation, la France est le seul des dix pays où les propriétaires et ceux en devenir sont plus nombreux à craindre une hausse de l'imposition immobilière qu'une augmentation des prix du marché des logements, à 88% contre 83%.
Les Français se démarquent notamment par leur pessimisme
Ce positionnement, plus que sceptique, vis-à-vis de de la propriété immobilière va même plus loin chez les jeunes et en particulier les Millennials. Plus de trois Français sur quatre nés entre 1981 et 1996 estiment qu'ils devront plus travailler que leurs parents pour acquérir un bien immobilier alors que la moyenne nationale s'élève à 58%. Dans les neuf autres pays, ce chiffre concerne à peine 15% des interrogés.
Dans le prolongement de ce pessimisme, les Français témoignent d'une moindre projection qu'à l'étranger. Alors que dans les autres pays, 40% des interrogés pourraient investir dans un nouveau bien immobilier au cours des cinq prochaines années, cette proportion tombe à un quart en France. Cette différence s'explique par une distinction sur le plan des motivations à acquérir un logement. Cette ambition est orientée vers l'achat d'un bien peu coûteux qui nécessitera de l'entretien en France alors que dans les autres pays, la tendance est davantage à la rentabilité future que peut offrir l'investissement en question.
En revanche, la France s'aligne sur ses voisins pour une variable : la majorité de ses propriétaires se considère plus riche que ses aïeux à âge égal. La croissance des prix de l'immobilier explique le contraste entre cette donnée et le fait que les jeunes Français estiment qu'ils devront plus travailler que leurs parents pour devenir propriétaire.
>> Pour aller plus loin : Immobilier : Les Français achètent pour transmettre