Immobilier : malgré des résultats probants, Action Logement bientôt sur la touche ?
Malgré des comptes en pleine progression pour 2019, l'avenir du géant français du logement social, Action Logement, reste incertain. Explications.
1,4 milliards d'euros. C'est le moment du bénéfice net d'Action logement en 2019, selon un communiqué de l'organisme. L'an dernier, le bilan du géant français du logement social s'élève à 88,4 milliards d'euros.
Au vu de ces chiffres, difficile de remettre en cause la légitimité de l'organisme. Et pourtant, Action Logement est plus que jamais dans le collimateur du gouvernement.
Une progression nette
Lorsque l'on analyse son bilan, on s'aperçoit non seulement de l'importance d'Action Logement dans le logement français mais également de sa nette progression. L'organisme revendique d'ailleurs avoir logé plus de 4 millions de personnes dans un peu plus d'un million de logements.
Pour rappel, Action Logement est un organisme paritaire financé grâce à une taxe prélevée sur les entreprises. Il permet notamment la construction de nombreux logements.
Le gouvernement veut lui prélever un milliard d'euros
Problème, crise oblige, le gouvernement se voit dans l'obligation de prendre des mesures drastiques. Il compte donc prélever un milliard d'euros à Action Logement afin d'alimenter le budget de l'an prochain.
Le gouvernement justifie ce choix en expliquant que ce prélèvement sera affecté exclusivement aux aides au logement tout en soulignant que l'organisme dispose d'importantes réserves financières ( 9 milliards d'euros de trésorerie selon le groupe).
Des comptes solides, mais des dépenses indispensables
Face à cette décision, Action Logement a tenu à rappeler que ces comptes « reflètent une capacité financière solide, mais en adéquation pour poursuivre les actions déjà engagées ». En effet, plusieurs projets – comme le programme d'aide au logement des salariés – devraient provoquer des dépenses de l'ordre de 9 milliards d'euros.
De plus, Action Logement rappelle également que ses activités « s'appuient sur un modèle unique et original qui exige une robustesse financière pérenne ». Selon lui, « le projet de ponction de l'état [...] impactera ce niveau ambitieux d'engagements ».
Mais derrière la logique purement financière pourrait également se cacher d'autres velléités de la part du gouvernement. Actuellement dirigé par le patronat et les syndicats, la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, a annoncé un désir de réforme de la gouvernance d'Action Logement. Une preuve supplémentaire que le feuilleton est peut-être loin d'être terminé.