Immobilier : les professionnels du secteur attendent beaucoup du nouveau gouvernement
L'heure est à la revendication pour les professionnels de l'immobilier. Après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, et dans l'attente de la nomination d'un ministre du logement, ils font part de leurs requêtes pour l'avenir du marché immobilier. Eclairages.
Les professionnels de l'immobilier ont plusieurs requêtes
Alors que l'identité du nouveau ministre du logement devrait être révélée incessamment sous peu, les professionnels du secteur de l'immobilier ont établi leurs souhaits pour le marché, selon un communiqué signé Galivel & Associés.
Parmi leurs revendications se trouvent par exemple, la défense des logements HLM, ou encore le maintien des dispositifs Pinel et Prêt à Taux Zéro (PTZ) : "Gardons ce qui marche et prenons le temps d'analyser les effets des mesures mises en place ces dernières années avant d'en tirer des conclusions", a déclaré Rachid Laaraj, fondateur de Syneval, courtier en syndic.
Soutenir la construction pour tous
Pour soutenir la construction immobilière accessible à tous, les professionnels du secteur proposent quelques grandes idées. La première concerne la simplification des normes et des règlementations : "Nous attendons de la simplification en matière de contrainte constructive et de réglementation, et un soutien quant aux contestations abusives des arrêtés de permis de construire", a annoncé Edouard Rouy, Directeur de la société de promotion immobilière SEGER.
"Abolissons les frontières : l'éventail de l'offre doit s'ouvrir à tous les jeunes contraints de quitter le foyer familial. L'apprenti, le jeune actif, le primo-accédant ou le locataire doivent pouvoir accéder à un habitat dédié, conforme à ses attentes et à sa capacité économique", affirme Laurent Strichard, Gérant d'Open Partners. Selon les acteurs de l'immobilier, la problématique du logement des jeunes doit être une priorité. S'ajoute à cela la défense des bâtiments HLM.
Une autre idée des professionnels concerne le "crowdfunding immobilier". Il est un "moteur de la construction" et permet "aux promoteurs de réunir les fonds propres nécessaires à la réalisation de leurs programmes : en 2021, l'activité pourrait permettre la construction d'environ 7 % du parc de logements neufs en France", relève Jérémie Benmoussa, co-fondateur et Directeur Général de Fundimmo.
Clarifier et alléger la fiscalité
"Nous attendons de la visibilité fiscale durant le prochain quinquennat", confirme Edouard Rouy. En ce qui concerne l'allègement de la fiscalité, quelques professionnels font part de leurs doutes sur certaines mesures du programme du nouveau président, comme "l'impôt sur la fortune immobilière", qui "pourrait être un très mauvais signal envoyé aux investisseurs" et qui "génère déjà un attentisme important", déclare Benjamin Nicaise, Président de Cerenicimo, plateforme d'immobilier d'investissement.
Le crowdfunding en termes de placement immobilier est également au coeur des appréhensions. En effet, le programme d'Emmanuel Macron "prévoit une augmentation du taux de la CSG de 1,7 %, passant les prélèvements sociaux de 15,5 % à 17,2 % sur les revenus de notre placement", une mesure que Jérémie Benmoussa juge "clairement handicapante " pour l'attractivité du placement.
"Une libéralisation du marché locatif"
Parmi les requêtes des professionnels, le gouvernement doit soutenir le marché de l'immobilier dans son ensemble. Tout d'abord sur le marché locatif : "Nous attendons du nouveau gouvernement une libéralisation du marché locatif durant le prochain quinquennat", a résumé Edouard Rouy.
"Les premières mesures à prendre concernent le rééquilibrage des rapports entre propriétaires-bailleurs et locataires et une simplification juridique, administrative et fiscale. Il est temps que le statut de bailleur privé soit pleinement reconnu", estime le Président de la FNAIM, Jean-François Buet.
"Dans l'immobilier ancien, il convient de simplifier plusieurs dispositions immobilières rendues complexes par les règlementations successives", ajoute-il.
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