Immobilier : les projets d'acquisition en chute de 20% depuis avril
Les intentions d'achat et de vente dans l'immobilier sont en recul au mois d'octobre, selon une étude TNS Sofres réalisée pour Logic-Immo. En cause, l'effet psychologique provoqué par la légère augmentation des taux d'intérêts cet été.
38% des personnes qui souhaitent acheter, pensent déjà à revendre
S'il y a eu une reprise des transactions immobilières au troisième trimestre 2015, selon les Notaires Paris-Ile-de-France, le moral des acquéreurs et des vendeurs en revanche est en repli au mois d'octobre. Le nombre de personnes ayant un projet d'acquisition sous un an a chuté de 2,5 millions en avril à 2 million en octobre, soit une baisse de 20%, rapporte Logic-Immo dans la 17ème vague de son Observatoire du Moral Immobilier. La même tendance est observée chez les vendeurs potentiels qui ne sont plus que 1,5 million en octobre alors qu'ils stagnaient à 2 millions depuis avril 2012.
La légère hausse des taux de crédits observée il y a peu de temps, explique en partie la réticence des acheteurs à se lancer sur le marché de l'immobilier. Les taux d'intérêts restant à un niveau relativement faible, l'impact sur les acquéreurs serait davantage psychologique. "Les personnes qui cherchent un logement sont plus sensibles à l'évolution des taux de crédits qu'à leur valeur réelle", constate Stéphanie Pécault, Responsable Etudes chez Logic-Immo.
Ainsi, en octobre 2014 alors que les taux d'intérêts moyens s'établissaient à 2,77%, 38% des futurs acheteurs (cherchant un logement depuis moins de six mois) se disaient motivés par leur niveau attractif. Paradoxalement, un an après alors que les taux ne sont plus qu'à 2,22%, seuls 29% des acquéreurs potentiels estiment que ces taux sont intéressants.
A l'inverse, la faible remontée des taux observée cet été a incité 38% des personnes prévoyant de souscrire à un prêt immobilier à concrétiser leur démarche plus rapidement que prévu. Pour Stéphanie Pécault, ces chiffres traduisent de manière générale un "manque de recul " des éventuels souscripteurs. Ils sont en effet près de 60% à se fixer comme limite pour emprunter un taux de 3,2%.
Revendre oui, mais pas à n'importe quel prix
Autre frein pour les acheteurs, le niveau élevé des prix de l'immobilier. Près de la moitié des acquéreurs sont convaincus que les prix resteront stables, mais ils sont tout de même 28% à s'attendre à une nouvelle augmentation. A plus long terme, les sondés sont encore plus pessimistes, puisqu'à l'horizon 2017 un sur deux anticipe une hausse des prix.
Côté vendeurs, "le mythe de la plus-value immobilière persiste encore", remarque la Responsable d'Etudes chez Logic-Immo. En France, 38% des personnes qui ont un projet d'acquisition envisagent de le revendre un jour. Et parmi ces potentiels revendeurs, 58% achètent avec l'espoir de céder leur bien plus cher qu'ils ne l'ont acheté.
L'arrivée du PTZ élargi annoncée par le gouvernement début novembre tombe à pic
Cyril Janin, Directeur Général de Logic-Immo
46% des Français en recherche de logement sont des primo-accédants. Pourtant, lorsqu'on observe la part de personnes qui achètent un bien pour la première fois sur le nombre réel de transactions effectuées, elle n'est que de 35%. Craignant un dépassement budgétaire, "la moitié des primo-accédants sont réfractaires à l'acquisition d'un bien nécessitant d'importants travaux", rappelle Stéphanie Pécault.
Ainsi, l'élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) pourrait donner un coup de pouce à de nombreux ménages qui peinent à s'introduire sur le marché de l'immobilier. 60% des sondés se disent prêts à acheter dans le neuf si le PTZ était plus incitatif, précise l'Observatoire.