Immobilier : les taux baissent encore, la durée des emprunts est plus longue que jamais
Selon les données de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, la durée moyenne des nouveaux emprunts octroyés a atteint le niveau le plus élevé jamais observé.
Rappelez-vous. En décembre dernier, le Haut Conseil de Stabilité Financière dévoilait une série de recommandations afin d'éviter une surchauffe du crédit immobilier. Après une année record, l'institution préconisait ainsi de ne pas dépasser un taux d'endettement de 33 % et une durée d'emprunt supérieure à 25 ans.
Pourtant, dix mois plus tard, les données de l'Observatoire du Crédit Logement/CSA, publiées ce mardi, révèlent que la durée moyenne des nouveaux emprunts octroyés est passée de 230 à 235 mois, soit 19,6 ans. Il s'agit du niveau le plus élevé jamais observé.
Les taux baissent légèrement en octobre
D'ailleurs, en octobre, le taux moyen des crédits immobiliers a légèrement baissé. Il s'établit à 1,21 % contre 1,22 % en septembre. Dans le détail, le taux sur 15 ans est de 1,02 %, celui sur 20 ans de 1,16 % et celui sur 25 ans de 1,42 %.
Malgré cette nouvelle baisse, c'est bien la durée moyenne des emprunts qui interpelle. Comme indiqué précédemment, elle s'établit donc à 235 mois (19,6 ans). L'Observatoire précise d'ailleurs qu' « en octobre, la durée moyenne s'est établie au niveau le plus élevé constaté jusqu'alors ».
Cette durée s'est, en effet, allongée de « 7 mois depuis mars », et ce, malgré les recommandations très strictes du HCSF.
Amortir la remontée des taux
Dans ce contexte, comment alors expliquer une telle hausse ? Toujours selon l'Observatoire : « Cet allongement avait permis dans un premier temps d'amortir les conséquences de la remontée des taux des crédits et, depuis juillet dernier, d'absorber les conséquences de la hausse des prix du logement ».
Concrètement, allonger la durée des prêts fut aussi un moyen pour les établissements prêteurs de « contourner » les recommandations du HCSF, afin de ne pas dépasser l'endettement de 33 % tout en restant en dessous de la barre des 25 ans.
Fort logiquement, la part des crédits supérieurs à 25 a diminué et s'établit à son plus bas niveau (0,5 % de la production en octobre). Pour autant, la part des crédits entre 20 et 25 ans continue de progresser puisqu'elle représente 50,9 % des crédits, son plus haut niveau.