Immobilier : j'ai testé l'Oculus Rift pour visiter une maison
Et si demain il devenait possible de visiter un bien sans vraiment s'y être rendu ? Un futur qui semble de plus en plus proche grâce à l'Oculus Rift, un périphérique de réalité virtuelle et à un logiciel développé par Explorimmo. Des technologies qui augurent de nombreux changements dans le rapport à la visite immobilière.
Le logiciel de visualisation 3D de l'Oculus Rift
Un casque futuriste sur la tête, une visière devant les yeux. Il y a un petit air de science-fiction dans cette découverte de l'Oculus Rift, un périphérique informatique de réalité virtuelle développé par une filiale du géant américain Facebook. Une expérience qui a eu lieu lors de la journée « Immobilier et Internet » organisé par CCM Benchmark mardi 30 septembre.
On est bien loin d'une visite immobilière classique avec un tel objet. Directement projeté dans un environnement totalement virtuel, on se retrouve déconnecté de ce qui nous entoure. Une fois la visière (un écran plat numérique) devant le visage, l'environnement apparait, fluide. Devant nos yeux, à quelques centimètres seulement, une maison, aux murs blancs, entourée d'une clöture. Un jardin et un garage sautent aux yeux lorsque l'on pénètre dans la propriété.
Un peu plus loin, une fois la porte passée un salon se présente, puis une cuisine. A l'étage après avoir franchi sans difficulté un escalier, deux chambres et une salle de bains s'offrent aux visiteurs. Les détails sont là. Tableaux, canapés, télévision, bureau avec ordinateur, jusqu'au pommeau de douche qui ne semble qu'à quelques centimètres une fois que l'on a grimpé dans la baignoire et que l'on lève la tête vers le plafond.
Un objet de gamers pour un environnement immersif
Impossible d'en douter, l'Oculus Rift est bien destiné et développé à la base pour les geeks et les gamers du monde du jeu vidéo. Les déplacements se font dans la maison, une manette de Xbox entre les mains. Le joystick gauche de cette dernière permet de se mouvoir dans l'environnement virtuel. Le droit, de se tourner sur soit même.
La déco ne vous plait pas ? Un click et les matériaux changent : parquet, peinture, tout est modulable. Envie de visiter le bien de nuit, c'est aussi possible. Le logiciel, ici développé par Explorimmo, permet d'une simple pression de faire tomber la nuit, ou de modifier la luminosité.
De nombreuses possibilités
Imaginez. Vous vous rendez dans une agence immobilière classique pour visiter un bien que vous avez repéré. Au lieu de vous rendre d'une manière classique avec un agent immobilier directement devant le bien, on vous enfile le casque sur la tête. Plus simple et plus rapide que d'enchaîner des visites souvent décevantes. Un bien vous plait en réalité virtuelle, il est probablement intéressant d'aller réellement le visiter. Les gains de temps sont évidents.
Autre scénario, la construction d'un bien. Il est souvent difficile de se décider sur de simples plans. La réalité augmentée apporte dans ce cadre une réelle innovation. De nombreux logiciels de visualisation existent déjà, mais rien de comparable à une expérience aussi immersive. Grâce au casque, il est beaucoup simple d'appréhender les volumes et les matériaux.
Pourquoi pas laisser la possibilité à l'internaute, au particulier, de visiter lui-même le bien. A terme, lorsque l'Oculus Rift sera mis en vente, probablement pas avant 2015, son prix avoisinera les 200€. Une somme donc très abordable pour la cible visée, celle des gamers. Il est donc probable d'imager d'ici quelques années que les usages détournés de cet objet permettront de visiter des biens en connectant le périphérique à internet depuis son domicile.
Quelques points encore négatifs
L'environnement virtuel peut troubler et rendre malade. Un phénomène appelé motion sickness. Premier conseil, rester assis. Comme l'explique Frédéric Martins, chef du projet de développement du logiciel chez Explorimmo, être assis permet d'avoir « un rappel à la terre ». Une façon pour votre cerveau de faire la différence entre la réalité et ce qui est projeté devant vos yeux.
Une solution qui n'empêche pas votre oreille interne de dire « stop », si votre utilisation devient prolongée. Après une dizaine de minutes sur la tête, il est vrai que quelques sueurs ont commencé à couler le long de mon front et une sensation de chaleur à m'envahir.
Rien de bien important toutefois puisqu'il faut une certaine période pour que le cerveau puisse s'adapter. Pour d'autres personnes en revanche, cette expérience peut s'appréhender à un vrai calvaire : à la clé, un véritable mal de mer.
Autre point négatif, si l'environnement est immersif et soigné, la qualité de la projection à l'écran reste moyenne. En effet, les détails n'apparaissent pas, la résolution pas assez poussée en comparaison de ce qui s'offre aujourd'hui sur la plupart des smartphones et tablettes. Un point qui devrait toutefois évoluer puisqu'une nouvelle version du logiciel doit être présentée début octobre.