Immobilier : dans quelles villes investir avec le Grand Paris Express ?
D'après une étude du réseau d'agences immobilières Guy Hoquet, les prix des logements augmentent à toute vitesse à Saint-Ouen et à Saint-Denis, avec l'aménagement du réseau de transports du Grand Paris. Dans d'autres villes, les effets sur l'immobilier se feront un peu plus attendre.
D'ici 2030, 72 nouvelles gares désenclaveront Paris de son périphérique.
Avant même que les nouvelles gares soient sorties de terre, le Grand Paris Express a déjà un impact sur les prix de l'immobilier en Ile-de-France. Le réseau immobilier Guy Hoquet a étudié les douze secteurs concernés par l'extension des réseaux ferroviaires pour dresser un état des lieux des villes où il fait bon investir.
D'ici 2030, 72 nouvelles gares désenclaveront Paris de son périphérique. Une petite révolution qui permettra d'améliorer le déplacement de millions de Franciliens, non seulement de la banlieue vers Paris, mais aussi de banlieue à banlieue.
Mais certaines échéances sont encore trop lointaines pour les potentiels acquéreurs. "Si certains secteurs séduisent les investisseurs, d'autres sont, pour le moment, ignorés dans l'attente de travaux", constate Guy Hoquet, à l'issue de deux ans d'observation des prix.
Source : Guy Hoquet
Saint-Ouen et Saint-Denis, les plus prisées
Les investisseurs font les yeux doux à deux villes en particulier, dont les prix montent en flèche. Saint-Ouen d'abord, "marché de report emblématique de la capitale". Déjà bien desservie par la ligne 13, la commune de Seine-Saint-Denis va bénéficier de l'extension de la ligne 14, directe depuis Saint-Lazare. Les travaux ont bien avancé et la livraison est prévue pour fin 2017.
Dans le quartier des puces, "très prisé pour ses hangars transformés en loft de luxe", d'après Guy Hoquet, les biens se vendent entre 4.500 et 4.700 euros/m², en hausse de 15 %. En revanche, les investisseurs peuvent encore réaliser de bonnes affaires dans l'hyper-centre, avec des petites surfaces. On peut aussi miser sur le quartier autour de l'actuel RER C, là où la ligne 14 sera prolongée. Là, les prix ont déjà pris 10 % en un an (4.500 euros/m²).
Du côté de Saint-Denis (93), l'intérêt se porte sur la future gare Saint-Denis-Pleyel qui permettra de relier l'est de la grande couronne parisienne jusqu'à Noisy-Champs, d'ici 2023. Les investisseurs représentent même un tiers des clients du réseau. Mais les prix vont vers la stabilisation... Après avoir augmenté de 9 % depuis deux ans, sur l'ensemble de la ville.
Il faut également s'attendre à des hausses de prix à Gennevilliers, où les programmes neufs dans le nord de la ville pourraient transformer les quartiers populaires.
Ailleurs, des prix stables ou en baisse
Dans d'autres communes, en revanche, le Grand Paris Express n'aura que peu d'impact immédiat sur le marché immobilier. Toujours selon Guy Hoquet, aucune évolution n'est à prévoir à Issy ni à Vanves (92), déjà très prisées et bien desservies.
Quant à Villiers-sur-Marne (94), on peut envisager une augmentation des prix à long terme : la ville ne sera concernée qu'en 2022 par la mise en place de la ligne 15, reliant Noisy-Champs à Pont-de-Sèvres.
À l'inverse, les prix sont en baisse à Rueil-Malmaison et à Nanterre. Là encore, le secteur ne sera concerné qu'en 2025 par le réseau du Grand Paris Express. Même constat pour Chelles, où les travaux commenceront seulement en 2023. Il faudra "attendre trois à quatre ans avant de miser sur un début de spéculation".
Ces villes sont à l'image du reste de l'Ile-de-France. La région connaît un recul des prix généralisé depuis un an, de 2,2 % au 30 juin dernier, selon les estimations de Guy Hoquet. Certes, cette baisse a été amortie au deuxième trimestre (0,7 %), mais il n'y pas non plus "d'élan d'augmentation de la valeur des marchés de reports, sauf dans les secteurs qui, Grand Paris Express ou pas, sont depuis longtemps bien desservis et donc prisés".