L'impact du Brexit sur les emplois à pourvoir à Londres
Selon le cabinet de recrutement britannique Morgan McKinley, les postes à pourvoir à la City ont chuté de 12% en juillet, par rapport au mois de juin. Cependant, les résultats sont plutôt optimistes sur les effets du Brexit.
Le nouveau gouvernement ainsi que le maire de Londres ont tenu des discours plutôt rassurants auprès des institutions financières.
L'impact du Brexit sur l'emploi à Londres n'est finalement pas si catastrophique. En effet, le nombre de postes à pourvoir à la City, a diminué de 12% en juillet par rapport à juin, selon le cabinet de recrutement Morgan McKinley.
Une flexibilité de déménager limitée pour les financiers britanniques
Cependant, Hakan Ever, responsable des services financiers au sein du cabinet, estime que "l'impact du référendum n'a pas été aussi fort qu'attendu", aux Echos. Il explique cet impact limité par les dernières évolutions politiques favorisant le maintien du secteur. Le nouveau gouvernement ainsi que le maire de Londres ont tenu des discours plutôt rassurants auprès des institutions financières.
Hakan Ever refuse de croire à une échappée massive des professionnels de la finance vers le continent : "Cela obligerait des entreprises à relocaliser des milliers d'employés ce qui est logiquement et financièrement infaisable. Près d'un million de Londoniens travaillent dans le secteur financier. Seule une petite partie d'entre eux ont la flexibilité de déménager dans un autre pays, et aucune autre région ne peut rivaliser avec une telle quantité et un tel niveau de professionnels".
Depuis le référendum, les spéculations vont bon train sur les places financières. Ainsi, ces dernières tentent de concurrencer voire même remplacer la City. On parle ici de Dublin, Paris ou encore Francfort. Ces villes ont tenté de séduire les financiers londoniens.
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Des possibles délocalisations de services dans l'Union Européenne
En réaction, les institutions britanniques n'ont pas tardé à réagir. Juste après le vote du Brexit, des rumeurs prévoyaient la délocalisation d'environ 1.000 emplois d'HSBC vers Paris, notamment pour l'activité de compensation en euros. Le patron de la banque s'est empressé de préciser que si le passeport financier était refusé au Royaume-Uni à l'issue des négociations sur le Brexit, des salariés verraient leur statut être "impacté". Cette annonce a donc laissé planer le doute sur une éventuelle délocalisation des services offerts par HSBC depuis la France, où la banque est déjà implantée avec plus de 10.000 salariés.
La banque américaine Goldman Sachs a également subi les effets du référendum britannique. A la suite d'un document adressé à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme boursier américain, l'établissement a averti que le Brexit "pourrait avoir un impact défavorable sur sa manière d'opérer dans l'Union Européenne et pourrait mener à une restructuration de certaines opérations".
En outre, l'assureur britannique Prudential, par l'intermédiaire de sa filiale de gestion d'actifs M&G, a annoncé une éventuelle délocalisation d'une partie de ses fonds à Dublin ou à Luxembourg. Anne Richards, nouvelle patron du groupe a indiqué que près d'un dixième des 255 milliards de livres sous gestion provenait de clients résidant dans l'Union Européenne.