Infographies : le patrimoine des Français augmente mais reste inégalement réparti

Timothée Talbi 09 Mai 2018 15:56

Le groupe de bancassurance ING a mené une étude sur la situation actuelle du patrimoine des ménages français et son évolution récente en s'appuyant sur les chiffres de la Banque de France. Le rapport issu de cette étude fait état d'un enrichissement des Français mais ce phénomène, en réalité complexe, est loin de toucher équitablement tous les particuliers.

Infographies : le patrimoine des Français augmente mais reste inégalement répartiLa crise financière de 2008 a eu une multitude d'impacts sur l'épargne des ménages français.

À la rentrée, le patrimoine financier total des ménages français s'élevait à 5.233 milliards d'euros, soit une hausse de 8,5% depuis septembre 2016. Ainsi, avec une valeur moyenne inédite de 178.200 euros (124.600 euros en déduisant les dettes de 1.576 milliards d'euros), les Français ont un patrimoine financier supérieur de 15% à celui de leurs voisins outre-Rhin (107.700 euros). 

De même, l'épargne des ménages français augmente à un rythme soutenu d'année en année. Alors que celle-ci avait atteint tout juste 100 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année 2016, elle pointait à 140 milliards d'euros pour l'exercice 2017 ... dès le mois de septembre !

Une gestion d'épargne qui cache des disparités plurielles

À y regarder de plus près, les ménages français continuent de diriger leurs choix de placements vers des produits à faible risque, une tendance particulièrement à l'oeuvre depuis la crise de 2008. En effet, au cours de la dernière décennie, sur les 722 milliards d'euros qu'ont épargné les Français pour combler la perte de 390 milliards de valeurs d'actifs causée par la crise, plus de 600 milliards d'euros sont liés soit à l'assurance-vie (370 milliards d'euros) soit au livret d'épargne (232 milliards d'euros). Parallèlement, les actions et fonds de placement ont été moins prisés d'environ 30 milliards d'euros.

Ce phénomène de délaissement est dû à la méfiance qu'entretient une grande majorité des Français vis-à-vis des placements en action : ce ressenti en concerne huit sur dix. Très prudents et peu optimistes concernant leur situation financière une fois à la retraite, les ménages français orientent leur épargne en fonction de deux critères en particulier : la précaution et la vieillesse. Cependant, il est important de préciser que ces choix ont eu une incidence sur les rendements des placements des ménages français, lesquels ont été divisés par plus de deux, passant de 4,2% à 2%, en l'espace de 20 ans car beaucoup moins risqués.

Enfin, les 7.500 milliards d'euros qui constituaient le patrimoine total (financier et non-financier combinés) en 2016 ne sont pas équitablement répartis entre les ménages français et tous ne possèdent pas l'équivalent de 255.400 euros (moyenne nationale). Le responsable de l'étude réalisée par ING, Julien Manceaux, estime même dans Les Échos « qu'un ménage français sur trois a un patrimoine net inférieur à 30.000 euros ». Au Monde, ce dernier indique aussi que plus d'un tiers des ménages déclare épargner plus de 200 euros par mois alors que la moyenne mensuelle se situait autour de 260 euros par ménage en 2014. Comme on peut le constater sur les deux graphiques circulaires suivants, 5% des ménages les plus riches détiennent presque 40% du patrimoine total en France tandis que deux tiers des actifs reviennent au cinquième des ménages les plus aisés, une proportion égale à celle des ménages n'épargnant pas du tout.

La part de l'immobilier reste prédominante mais décroît depuis dix ans.

Et pour cause, cette dernière représente 55% du patrimoine total des Français. Il s'agit là encore d'un des multiples effets de la crise financière de 2008 qui a également entraîné une diminution des taux d'intérêt. Cette baisse, mêlée aux dispositifs de défiscalisation (notamment Pinel), a contribué à renforcer les investissements dans l'immobilier neuf : en 2017, les crédits pour l'habitat poursuivent leur croissance et comptent pour 54 milliards d'euros.

Le secteur immobilier est aussi largement impliqué dans la dette des ménages puisque l'encours hypothécaire des particuliers français se trouve être supérieur 900 milliards d'euros (soit plus des deux tiers du PIB français).

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