L'investissement dans les résidences seniors est en plein essor en Europe
Selon une étude, l'investissement dans les résidences seniors a bondi de 60% au premier semestre en Europe, pour un montant de 2,6 milliards d'euros. Alors qu'il est prisé pour sa fiscalité et son rendement attractif, cet investissement risque de voir ses avantages s'essouffler.
Les changements démographiques, avec l'allongement de l'espérance de vie, permettent une visibilité à long terme sur ce type d'investissements.
Les résidences avec services attirent de plus en plus d'investisseurs particuliers depuis plusieurs mois en France. L'une d'entre elles, la résidence senior profite de cet intérêt grandissant, comme le démontre une étude du groupe de services immobiliers Savills. Ainsi, sur toute l'Europe, les investissements dans les maisons de retraite médicalisées ont atteint un montant de 2,6 milliards d'euros au premier semestre 2016, soit une hausse de 60% par rapport à l'année dernière sur la même époque.
Au palmarès des pays les plus actifs sur ces investissements, on retrouve en tête la France, qui au premier semestre de cette année, a investi 878 millions d'euros. Elle devance dans l'ordre, l'Allemagne (870 millions d'euros), le Royaume-Uni (244 millions d'euros), la Finlande (218 millions d'euros), les Pays-Bas (175 millions d'euros) et enfin la Suède (116 millions d'euros).
De plus, les changements démographiques, avec l'allongement de l'espérance de vie, permettent une visibilité à long terme. En effet, le nombre de personnes âgées de 85 ans et plus devrait passer de 14 millions actuellement à 19 millions en 2020 et 40 millions en 2050. De ce fait, la population européenne vieillissante, disposant d'un bon niveau de revenu, entraîne une demande croissante d'établissements de santé avec un vaste choix de services et d'aides.
Une fiscalité attractive et des rendements compris entre 4,5% et 7,5%
L'investissement dans les maisons de retraite médicalisées dispose de certains avantages en comparaison à l'immobilier locatif classique. En effet, ces logements "permettent d'abord de se diversifier tout en évitant la concurrence féroce régnant sur d'autres catégories d'actifs traditionnels", souligne Lydia Brissy, directrice des études Europe chez Savills. La gestion avec les locataires représente également une aubaine pour les investisseurs. Géré par un opérateur, l'immobilier assure à ces derniers un loyer récurrent, puisque la plupart du temps les contrats de bail sont signés pour une période comprise entre 10 et 12 mois.
Autre avantage, la fiscalité est un critère souvent déterminant pour les investisseurs. Ainsi, l'immobilier géré permet de récupérer la TVA sur l'investissement (20% du prix de vente), accompagné d'une exonération d'impôts sur 80% des revenus qu'il génère. Un avantage comparé à l'immobilier traditionnel soumis à l'impôt sur les revenus fonciers, pouvant atteindre un taux de 45%.
Enfin, la question des rendements est essentielle lors de tout investissement, d'autant plus dans le contexte actuel des taux d'intérêt bas. L'intérêt croissant des investisseurs européens pour ces maisons de retraites médicalisées a entraîné une pression à la baisse sur les rendements. Ils sont aujourd'hui compris entre 4,4% et 7,5% selon les pays, l'emplacement et la qualité des actifs. L'étude précise que ces taux devraient pourtant être revus à la baisse dans les prochains mois en raison de la forte concurrence pour ce type d'investissements.
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