En Iran, les cartes de crédit font leur grand retour
Ce dimanche, moins d'un après la levée des sanctions internationales, l'Iran a mis en service des cartes de crédit pour la toute première fois. Dans le pays, depuis des décennies, seules les cartes de débit étaient disponibles.
Les cartes de crédit ont été enfin autorisées en Iran
C'est une petite révolution. En Iran, pays de 80 millions d'habitants, les cartes de crédit vont recommencer à circuler après des décennies pendant lesquelles seules les cartes de débit ont été disponibles. Le directeur de la banque centrale, Valiollah Seif, tempère : "Il serait faux de penser que ces cartes seront utilisées rapidement dans le réseau bancaire", a-t-il déclaré, selon des propos rapportés par l'agence d'information officielle Isna et relayés par nos confrères de La Tribune.
Après la levée des sanctions économiques et financières multilatérales et nationales liées au programme nucléaire iranien - qui avaient annihilé tout réseau de cartes dans le pays - Téhéran, la capitale du pays, a le coeur à l'ouvrage pour rattraper son retard. Après la rénovation et la modernisation de ses infrastructures, c'est désormais pour son système bancaire qu'elle se retrousse les manches.
Un plafond pour éviter le surendettement
En développant le crédit, le pays "cherche à stimuler la croissance par la consommation", note Sarah Belhadi, journaliste pour le quotidien économique. Avec un plafond limité par la banque centrale iranienne à 3.000, 10.000 et 15.000 dollars pour éviter toute situation de surendettement, ces cartes de crédit vont pouvoir être utilisées en magasin ou en ligne, seulement dans le pays.
Si le gouvernement tient à montrer que la levée des sanctions a eu un effet des plus positifs sur l'économie locale, c'est parce que, indéniablement, il a les élections de 2017 en ligne de mire. Alors si l'euphorie s'est emparée des établissements financiers dans les mois qui ont suivi la fin de l'embargo, des zones d'ombre refont surface.
En ce qui concerne ces fameuses cartes de crédit par exemple, Associated Press révèle qu'elles n'ont fait l'objet d'aucun partenariat avec une société internationale de cartes de crédit. Parallèlement, l'arrivée imminente du géant Mastercard sur le sol iranien n'a pas été confirmée officiellement. De plus, le gouvernement américain interdit toujours toute transaction en dollar vers le pays. Une situation compliquée pour son chef d'Etat, Hassan Rohani, qui estime avoir besoin de 30 à 50 milliards de dollars d'investissements étrangers par an pour relancer l'économie.
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