Les jeunes au coeur de la révolution bancaire ?
De par leurs aspirations différentes en matière bancaire, les jeunes pourraient bien modifier en profondeur la vision des établissements bancaires. Explications.
On l'appelle la « Génération Z », cette génération née au début des années 2000 et pour qui smartphone et réseaux sociaux peuvent parfois s'apparenter à une véritable religion. En matière bancaire, cela se traduit par une vision et surtout des attentes bien différentes de celles du reste de la population, comme l'indique une étude du cabinet Deloitte.
Une révolution à venir ?
Dans un récent baromètre qui s'intéresse aux relations entre les banques et leurs clients, le cabinet Deloitte tente ainsi de déchiffrer les attentes de la Génération Z, c'est-à-dire des jeunes nés après 1997, en matière de banques.
En se fondant sur son étude, le cabinet table sur une « révolution des usages à moyen-terme ». Selon Stéphane Kielbik, Senior Manager chez Deloitte : « Les 15-24 ans sont à l'avant-garde des pratiques de demain ». Il explique notamment qu' «ils ont par exemple déjà transformé la manière de consommer du divertissement, de l'information ou les habitudes d'achat. Nous nous attendons à ce qu'ils modifient durablement la relation bancaire ».
Quelle banque pour demain ?
Un premier constat s'impose : l'agence et le conseiller bancaire sont un modèle en perte de vitesse. Avec le temps, les clients devraient avoir de moins en moins recours au rendez-vous au face-à-face avec le conseiller, ce qui rendra de-facto la présence d'agences moins pertinentes.
Une tendance déjà marquée mais qui s'est vue accélérer par la pandémie et qui devrait encore s'accélérer grâce ou à cause de la Génération Z.
Le baromètre montre ainsi que l'accès au conseiller n'est plus une priorité pour les jeunes. Ils sont moins attachés à leur conseiller, moins enclins à le recommander à des proches et plus ouverts face à l'idée d'un modèle alternatif.
54 % des sondés entre 15 et 24 ans déclarent ainsi qu'ils seraient prêts à s'adresser à un conseiller indépendant des grands réseaux, contre 37 % pour le reste de la population. Ils ne voient pas non plus d'inconvénients majeurs face à l'idée de payer pour le conseil (52 % contre 41 %) ou de se rendre dans des agences abritant plusieurs marques (72 % contre 61 %).
Les jeunes réclament plus d'autonomie dans leurs choix et la gestion. Cela passe par une meilleure information sur les produits et services, mais aussi par une dématérialisation des contrats et échanges et l'accès facilité aux comptes.
Plus de services extra-bancaires
Plus surprenant, les jeunes en attendent plus de leurs banques. Ils espèrent que les banques puissent leur offrir davantage de services extra-bancaires notamment dans la gestion des documents (58%), les démarches administratives (56%), pour trouver un notaire (57 %), un avocat (54%), sécuriser leurs achats sur internet (75 %) ou leur logement (56%), mais également pour trouver un emploi (51%).
Mons regardant que le reste de la population en matière de données personnelles, 44 % des 15-24 ans sont prêts à autoriser le partage de leur relevé avec des tiers pour bénéficier d'un compte gratuit ou d'avantages tarifaires. Tant de pistes que les banques ont déjà commencé à explorer et qui pourraient bien dessiner la banque de demain.