Logements collectifs : près d'un Français sur deux n'a pas accès à un ascenseur
En pleine campagne présidentielle, la Fédération des ascenseurs interpelle les candidats à propos d'un sujet sur lequel la France fait figure de mauvais élève par rapport à certains voisins européens.
La Fédération des ascenseurs interpelle les candidats à l'élection présidentielle
Près d'un Français sur deux vivant dans un logement collectif ne bénéficie pas d'ascenseur. Les données de l'Insee, pointent du doigt un problème qui persiste depuis 30 ans dans l'Hexagone. D'autant plus que la Fédération des ascenseurs déplore la situation d'un pays qui "continue à concevoir des immeubles à hauteur limitée, par conséquence sans ascenseur".
L'organisation représentative des ascensoristes accuse un retard considérable en France, où le taux d'équipement était de moins de 8 ascenseurs pour 1.000 habitants en 2015, et de 0,76 pour 100 habitants, sur les certains voisins européens comme l'Italie, où il est à 1,57 et l'Espagne, où il culmine à 2,15.
"Un constat d'autant plus contradictoire quand on sait que 70% des Français estiment nécessaire l'installation d'un ascenseur avant le 4ème étage et que 76% d'entre eux plébiscitent le maintien à domicile", souligne la fédération. Elle va plus loin, en portant le sujet au coeur de l'élection présidentielle, estimant que "les actions concrètes ne sont pas au rendez-vous des programmes à ce jour".
Un bonus de constructibilité
"Comment adapter l'habitat collectif au défi de l'accessibilité ? Comment adapter la ville d'aujourd'hui à ces mutations sociétales ? Comment préserver l'attractivité de nos centres-villes en permettant aux seniors de rester à domicile le plus longtemps possible ?", interroge-t-elle.
Des réponses auxquelles la fédération a essayé de répondre, dans un manifeste intitulé "la mobilité verticale au service de la ville de demain", publié à la fin de l'année dernière. Elle propose ainsi d'inciter les promoteurs à intégrer l'espace nécessaire à l'installation d'un ascenseur en instaurant un bonus de constructibilité, et ce, dès la phase de pré-construction.
Afin d'accompagner les besoins des personnes âgées notamment, elle propose également d'installer de nouveaux équipements ou d'adapter les ascenseurs existants. Comment s'y prendre, en appliquant un taux de TVA réduit à 5,5% pour les propriétaires, ou en instaurant un abattement sous conditions de ressources sur les droits de succession dans le cas où les travaux seraient financés par leurs descendants.