Logements neufs : une "situation inquiétante"

Johan Garcia 15 Mai 2014 13:40

La Fédération des promoteurs immobiliers présente ce jeudi son dernier observatoire sur la construction de logements neufs. Elle en profite pour tirer la sonnette d'alarme.

Logements neufs : une "situation inquiétante"La FPI a noté une stagnation de la vente de logements neufs, -0,6%

On s'y attendait, les chiffres ne sont pas bons. La Fédération des promoteurs immobiliers a présenté ce jeudi 15 mai à Paris, son dernier observatoire* sur les chiffres du logement neuf au premier trimestre 2014.

36% de ventes en moins

Au premier trimestre 2014 la FPI a noté une stagnation de la vente de logements neufs, -0,6%, par rapport à la même période en 2013. 17.150 logements ont ainsi été vendus au T1 2014.

Une stagnation à grandement relativiser pour la FPI, qui compare ces chiffres à ceux du premier trimestre 2010. Résultat, des ventes qui se sont effondrées de 36%. « En 4 années, nous avons perdu 10.000 logements au cours d'un seul trimestre », regrette Alexandra François-Luxac Vice-Présidente de la FPI et Présidente de l'Observatoire de la FPI.

Si en 2010, la totalité des ventes nettes de logements était de 110.473, en 2013, elle n'était plus que de 75.120 logements, soit près de 35.300 de moins.

Une situation qui empire pour les mises en vente de logements neufs, 17.704 unités au T1 2014, soit un recul de 17,2% comparé au T1 2013, et -38% face au T1 2010. En 2013, les mises en ventes totales étaient de 92.594, contre 105.584 logements quatre années plus töt.

« Pour la première fois, les volumes de mises en vente sont identiques aux volumes des ventes. C'est très inquiétant, car les mises en vente risquent même de devenir inférieur aux ventes avec un risque de pénurie et donc de hausse des prix, dans un marché qui ne se régénère pas », analyse Alexandra François-Luxac.

« On n'arrive pas à proposer plus de logements sur le marché. On est sur une machine grippée, avec des mises en vente qui ne repartiront pas rapidement », ajoute-t-elle. « L'année 2014-2015 s'annonce sous de mauvais hospices », s'inquiète la Présidente de l'Observatoire de la FPI.

Des difficultés persistantes

Les blocages persistent et s'accumulent toujours plus selon la FPI. Coûts de production trop élevés du fait de l'empilement des normes, rareté du foncier constructible dans certaines villes ou encore fiscalité pénalisante.

François Payelle, Président de la FPI, note également que les difficultés des acquéreurs à obtenir leur crédit sont aussi des freins aux ventes. « Les promoteurs ont remarqué un doublement du taux de désistement de 10 à 20%, en quelques mois, à cause des refus de prêt par les banques ». La cause selon le Président de la FPI, le raccourcissement de la durée des prêts et le niveau d'apport personnel exigé.

Autres freins, politiques cette fois, « les réticences des anciennes équipes communales à accorder des permis de construire avant les élections et l'hésitation des nouvelles [suite aux municipales] à engager une politique plus dynamique », regrette la FPI dans son communiqué.

« La loi Alur ne va aussi pas dans le bon sens. Le message d'encadrement des loyers transmet une inquiétude aux investisseurs, sur la rentabilité de leur futur logement », ajoute M. Payelle.

« Il faut mener des actions à court et moyen terme »

Le Président de la FPI insiste, il existe des solutions pour permettre un redressement de l'offre de logements. « Il faut confirmer la stabilité du dispositif Duflot, alléger les normes et les procédures administratives, achever le travail engagé sur les coûts de construction et réduire le nombre de places de parking. Cela n'a plus de sens de construire deux places par logement. Ça coûte très cher alors que le taux d'équipement en véhicule par ménage baisse », explique-t-il.

Autre solution avancée, « adapter le régime de taxation des plus-values aux terrains constructibles pour vaincre la rétention foncière ». Le Président de la FPI défend également le tour des aides à la primo-accession. Au T1 2014, les ventes aux accédants à la propriété ont ainsi reculé de 5,7%.

Si on leur en donne les moyens, « les professionnels sont capables de créer 40.000 logements supplémentaires chaque année », veut rassurer François Payelle.

*L'échantillon de l'Observatoire représente 82% du marché du logement neuf.
 

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