Les loyers des grandes villes françaises sont peu affectés par l'inflation
L'Observatoire Clameur (Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux) a publié une étude sur le marché locatif privé français en 2017 et au cours des premières semaines de 2018. Cette étude fait état d'une accalmie des évolutions des loyers dans les grandes villes françaises.
Depuis 2013, les loyers suivent moins l'inflation qu'entre 2007 et 2012
Une des principales raisons expliquant cette tendance des loyers est la baisse de la mobilité résidentielle des foyers qui s'est accentuée entre 2016 et 2017 (passant la barre des -5%). En revanche des disparités existent dans cette diminution qui a été plus importante en Champagne-Ardenne qu'en Ile-de-France par exemple.
Des loyers à la baisse en 2017
Celle-ci est en réalité très faible (-0,1%) et moindre qu'en 2015 où elle était de -1,1% mais il faut mentionner le fait que près de la moitié des villes françaises de plus de 10 000 habitants ont été concernées par celle-ci (49,3% plus exactement). Concrètement, c'est le cours des loyers des logements les plus spacieux qui ont permis cette baisse avec des diminution allant de -0,4% à plus de -1% pour les 3 pièces et plus. En effet, les loyers des studios et une pièce ont augmenté de 0,4% tandis que ceux des deux pièces sont restés stables.
Il semblerait qu'au cours de notre période quinquennale amorcée en 2013, les loyers suivront moins l'inflation que lors de la précédente entre 2007 et 2012. Lors de cette dernière, les loyers ont augmenté de 1,6% par an en moyenne pour une inflation de 1,7%. Cette dernière est plus faible depuis 2013 (autour de 0,6%) mais les loyers n'augmentent en moyenne que de 0,3% par an.
Dans les métropoles françaises comptant plus de 150 000 habitants, les loyers ont baissé au cours de l'année précédente pour plus d'un tiers d'entre elle. Pour les trois quarts de ces grandes villes (au nombre de 20), les loyers ont même augmenté moins vite que l'inflation.
Tableaux tirés de l'étude CLAMEUR sur "La conjoncture du marché locatif privé" du 6 mars 2018
Quelles perspectives pour l'année à venir ?
En l'espace de quelques semaines, le taux de mobilité résidentielle a passé la barre des 30% au passage en 2018, signe d'un redémarrage de la demande qu'a suivi le cours des loyers. Et pour cause, ces derniers ont augmenté de 0,8% au cours des deux premiers mois de la nouvelle année bien que cette évolution soit toujours en-deçà de l'inflation (1,3%).
Dans les faits, 6 des 20 villes de plus de 150 000 habitants ont vu leurs loyers baisser en ce début d'année et notamment Nice, Lille, Paris ou encore Montpellier qui étaient parmi les plus fortes hausses du prix du locatif privé en 2017. Néanmoins, la tendance observée en 2017 semble se rétracter car désormais, seulement la moitié des villes de 150 000 habitants connaissent une évolution des loyers moins importante que l'inflation.