Marché immobilier : avec un déficit d'acheteurs, la baisse des prix continue

Anissa Hammadi 14 Janvier 2015 13:31

Selon MeilleursAgents, le prix moyen au m² a reculé de 2,8 à 3,8% dans les grandes villes françaises. En 2015, la tendance devrait se poursuivre, faute d'acheteurs suffisants.

Marché immobilier : avec un déficit d'acheteurs, la baisse des prix continueEn 2015, le prix moyen au m² a reculé de 2,8 à 3,8% dans les grandes villes françaises.

Les acquéreurs se font rare et leur position de force se ressent sur les prix. Selon les régions et les arrondissements, le recul est plus ou moins marqué. À Marseille, Nice, Montpellier et Lille, villes où le marché immobilier est le plus mal-en-point, il n'y a que 0,6 à 0,8 acheteur pour un vendeur. Résultat, le prix moyen au m² a reculé de 3,8% à Marseille et 2,1% à Lyon.

La capitale n'est pas épargnée. En 2010, il fallait être vif pour acquérir le bien souhaité. Il y avait à Paris six acheteurs pour un vendeur. Quatre ans plus tard, la demande s'est raréfiée et le rapport de force s'est inversé, avec 1,2 acheteur pour un vendeur. Là aussi, la valeur des biens s'érode : -2,8% à Paris.

Entre juin 2011 et janvier 2015, les prix ont particulièrement chuté dans le centre et l'ouest parisien, là où les arrondissements sont les plus chers : -14% dans le 16e arrondissement, -13,6% dans le 7e arrondissement, -12,7% dans le 1er arrondissement, -11,9% dans le 6e et -10,4% dans le 5e.

« Les arrondissements qui ne bougent pas, là où il y a moins de gentrification, de rénovation, de transformation, sont ceux qui subissent de pleins fouets la baisse des prix au m². À l'inverse, le quart nord-est de Paris résiste le mieux », explique Sébastien de Lafond, président de MeilleursAgents.

Pour 2015, il prévoit encore « une légère érosion des prix, car le rapport de force reste partout favorable aux acheteurs, trop peu nombreux », tout comme le prédit l'agence immobilière Century21.

Moins d'acquéreurs, moins de transactions

Autre conséquence du déséquilibre entre l'offre et la demande, la baisse du nombre de transactions de logements anciens en 2014. Elles sont en recul de 12% par rapport au plus haut de juin 2011.

Pour Sébastien de Lafond, la situation est d'autant plus préoccupante que le nombre de ménages en France augmente. En 2009, soit un an après la crise des subprimes, le marché immobilier a connu une période noire. Seules 2,1 transactions par an pour 100 ménages ont été enregistrées, contre 3,2 transactions en moyenne entre 2001 et 2007, période de référence en matière de fluidité du marché.

L'an dernier, ce chiffre a un peu grimpé à 2,5 transactions pour 100 ménages/an. Un mieux par rapport à 2009. Toutefois, la situation reste « inquiétante » car la population n'a cessé d'augmenter entre temps, passant d'un peu moins de 27 000 ménages en 2009 à 28 000 ménages l'an dernier.


Un marché « plus proche du blocage que de la fluidité »

« En prenant en compte les données démographiques, nous constatons que le secteur est moribond », estime Sébastien de Lafond.

Ainsi, « le marché est plus proche du blocage que de la fluidité », constate l'étude de MeilleursAgents. Selon leurs pronostics, un marché fluide signifierait 900.000 transactions réalisées par an dans l'ancien. Or, il en manque 200.000 à ce jour pour être considéré comme tel.
 

Nos autres actualités

Précédent Suivant

Comparer gratuitement les crédits immobiliers

Inscrivez-vous à notre Newsletter hebdomadaire

Rejoignez 20.000 abonnés puis recevez gratuitement et sans engagement nos actualités et bons plans