Les charges de copropriété baissent à Paris, une fausse bonne nouvelle
La Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM) du Grand Paris enregistre pour la première fois une baisse des charges de copropriété à Paris au 1er semestre 2014. Mais l'étude ne prend pas en compte les taxes et les impôts, en forte progression.
La FNAIM du Grand Paris enregistre pour la première fois une baisse des charges de copropriété à Paris
Après plusieurs années de hausse, les charges de copropriété ont reculé de 6,7% au premier semestre 2014, par rapport à une période de six mois en 2013. « L'augmentation des charges n'apparaît donc plus comme une fatalité », a estimé la Fnaim du Grand Paris lors de la publication de son 3e Observatoire des charges de copropriété, jeudi 15 janvier.
Pour les « copros » parisiens, c'est une bonne nouvelle qu'il faut toutefois nuancer. L'Observatoire s'appuie sur 75% des charges totales de copropriétés. Il ne prend pas en compte les travaux exceptionnels, les impöts et les taxes, qui ont connu des hausses significatives. À titre d'exemple, la taxe foncière bâtie et la taxe d'habitation ont respectivement augmenté de 44% et 97,3% entre 2001 et 2013.
Le chauffage collectif en net recul
Dans la capitale, la baisse des charges concerne des postes importants : l'eau (-5%), le chauffage (-15%) et l'entretien. En revanche, l'électricité (+6%) les ascenseurs (+3%), les assurances (+2%) et les honoraires de syndic (+5%) sont en légère progression.
Principal poste de dépenses des copropriétaires, le budget du chauffage collectif à Paris est en nette baisse entre le premier semestre 2013 et le premier semestre 20014. Le recul de 15% s'explique par un hiver exceptionnellement doux, mais aussi par une meilleure isolation des immeubles.
En moyenne, un copropriétaire parisien a dépensé 2 251 euros de charges l'an dernier, soit trois euros de plus qu'un copropriétaire résidant en banlieue.
19% d'économies d'énergie dans les bâtiments construits après 1960
À noter qu'une « anomalie » ressort de cette troisième étude*. Dans le Grand Paris, le coût du chauffage collectif est plus élevé et a même progressé (523 euros par lot en banlieue contre 430 euros dans la capitale) alors que le résultat devrait être inversé.
En effet, Paris abrite 60% d'immeubles anciens construits avant 1918, donc moins bien isolés. Dans ces habitations, les copropriétaires n'ont fait que 9% d'économies entre 2013 et 2014. A contrario, la moitié des immeubles du Grand Paris, eux, sont construits après 1960. Ils sont moins énergivores, ce qui a permis aux occupants de faire 19% d'économies.
Gilles Ricour de Bourgies, président de la Fnaim du Grand Paris, reconnaît « l'incohérence » du résultat, car « l'analyse de la banlieue était moins poussée ». La Fnaim a annoncé la publication d'une étude plus précise et « réajustée » en mai prochain sur l'ensemble de l'année 2014.
*L'étude a été réalisée sur 9 352 immeubles franciliens, dont un tiers à Paris.