La menace des GAFA plane sur les acteurs traditionnels du secteur bancaire

Timothée Talbi 11 Mai 2018 17:24

L'acronyme GAFA est utilisé pour désigner les géants du Web (Google, Apple, Facebook et Amazon). Depuis plusieurs années, ces derniers témoignent d'un intérêt toujours plus vif pour le monde de la banque qu'ils investissent de manière croissante, ce qui n'est pas sans faire de l'ombre aux établissements bancaires traditionnels.

La menace des GAFA plane sur les acteurs traditionnels du secteur bancaireLes GAFA sont une des formes de concurrence les plus sérieuses obligeant d'autant plus les établissements bancaires traditionnels à prendre part à la révolution digitale.

Cet intérêt des GAFA pour le monde des banques a une double raison explicative. Il est tout d'abord purement pécuniaire puisque le secteur bancaire s'avère particulièrement rémunérateur grâce aux commissions prélevées pour la plupart des opérations financières effectuées par les clients. De plus, s'introduire dans ce domaine des banques permet aux GAFA d'élargir les données des individus auxquelles ils peuvent avoir accès au-delà de celles liées à leur activité de base. À terme, ceci va inévitablement renforcer leur sphère d'influence, leur pouvoir et leur efficacité de fonctionnement.

En effet, la récente directive européenne DSP2 impose aux établissements bancaires de communiquer les données de leurs clients, après autorisation de ces derniers, à des acteurs tiers les demandant. Cela signifie que la possession de ces données spécifiques n'est plus le monopole des seules banques. L'investiture du milieu bancaire par les GAFA est donc plus que jamais favorisée désormais, ou du moins permis sur le plan réglementaire.

Une entrée sur le marché bancaire déjà amorcée et qui inquiète

Si Samsung Pay a été lancé en France il y a seulement quelques semaines, il ne s'agit absolument pas du premier mouvement d'une grande entreprise du Web parmi les banques. En effet, Apple Pay existe déjà depuis quelques années et Google Pay est sur le point de faire ses débuts. Au-delà de ces lancements de solutions de paiement mobile, Facebook permet également depuis peu de transférer de l'argent via son application de messagerie instantanée (Messenger). Il y a de çà environ six mois, Yahoo a aussi mis en place une application d'épargne collaborative intitulée « Tanda ». Pour finir, Amazon est actuellement en discussion avec JP Morgan Chase et Capital One en vue d'un projet de compte courant impliquant des cartes de paiement au nom de l'entreprise de e-commerce ainsi qu'une offre proposant des prêts aux entreprises.

Ces différentes opérations des GAFA suscitent une forme d'inquiétude parmi les établissements bancaires plus classiques. D'après un sondage du cabinet Kea&Partners, même si à peine 15% des banquiers estiment qu'elles ne bouleverseront pas le modèle de fonctionnement des banques en banques, deux tiers d'entre eux les perçoivent néanmoins comme une potentielle menace.

Dès lors, les banques traditionnelles tentent de s'armer non seulement face aux GAFA mais aussi contre les nouveaux acteurs dans leur ensemble, ce qui inclue les banques en ligne ainsi que les néobanques. Concrètement, ceci passe par une nécessaire adaptation à la révolution digitale actuellement à l'oeuvre et qui s'est renforcée au cours des dernières années. À titre d'exemple d'innovations allant dans ce sens, figure Paylib, un système de paiement mobile issu de la collaboration entre plusieurs grands établissements bancaire de l'Hexagone.

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