La mine d'or des appartements vides à Paris
Il y a quelques semaines, le gouvernement mais aussi les mairies locales comme celles de Bordeaux ou de la capitale ont décidé de restreindre l'activité des plateformes de location de type Airbnb. Dans le cas parisien, ce marché pourrait néanmoins générer des recettes potentielles importantes à condition de l'exploiter au maximum.
Louer l'ensemble des appartements parisiens inoccupés 100 jours par an aux prix locatifs moyens pourrait rapporter 1,2 milliards d'euros
A Paris, plus de 200 000 logements font office de résidences secondaires, de logements occasionnels ou sont tout simplement vacants. Une étude menée par la start-up Guestready a tenté d'évaluer les revenus que pourraient créer la mise en location de cette part des logements de la capitale. Pour se faire, elle a établi un cadre légal et réaliste en partant du postulat d'une location annuelle de 100 jours (donc inférieure à la limite juridique de 120 nuitées) avec des prix égaux aux moyennes respectives de chaque arrondissement. Les prix pratiqués à Paris étant particulièrement élevés, il en ressort que le montant annuel ainsi perçu pourrait s'élever à plus d'un milliard d'euros.
Une gestion non-optimale de l'immobilier parisien
Il s'agit du principal enseignement de cette étude. En effet, ces 15% de logements inoccupés sur les 1,36 millions que compte Paris au total pourraient facilement trouver preneurs en étant loués pendant une partie de l'année. Parallèlement, ces locations seraient également bénéfiques sur le plan financier pour les propriétaires ainsi que pour les pouvoirs publics, y compris ceux locaux, à travers la taxe de séjour.
Selon l'Atelier parisien d'urbanisme, ce sont surtout les arrondissements du centre-ville parisien qui sont en proie à ce phénomène de logements inoccupés : dans les quatre premiers, leur proportion est d'un quart et cette dernière a augmenté deux fois plus que la moyenne parisienne dans son ensemble entre 2008 et 2013.
Graphique tirée du Figaro Immobilier
Toutefois, dans l'hypothèse d'une vaste mise en location de tous ces logements à raison de 100 jours par an, les arrondissements de l'ouest de la capitale concentreraient à eux-seuls une part considérable des revenus (plus d'un quart des 1,2 milliards d'euros). Ceci est dû à la nature plus résidentielle que touristique des XVème, XVIème et XVIIème arrondissements car ces derniers contiennent presque deux fois moins de logements inoccupés (un peu plus de 10.000) que les quatre arrondissements centraux précédemment mentionnés.
Malgré ces perspectives alléchantes, les pouvoirs publics français semblent peu enclins à favoriser un développement aussi excessif des pratiques de locations via les plateformes de type Airbnb.