Ces nouveaux appareils de mesure de consommation d'énergie individuelle qui inquiètent les copropriétés
A partir du 31 mars, chaque logement dont la copropriété dispose d'un chauffage collectif et qui dépassent un certain seuil de consommation d'énergie, devra être muni d'appareils de mesure de consommation d'énergie individuelle. Un dispositif encore difficilement applicable.
4,5 millions de ménages sont concernés
Depuis 2015, la loi sur la transition énergétique prévoit que les logements au sein d'une copropriété au chauffage collectif, soient équipés d'outils de mesure de consommation d'énergie. Ainsi chaque propriétaire ou locataire paierait en fonction de la quantité d'énergie qu'il consomme.
"La majorité des immeubles ne sont toujours pas en règle", déclare Emile Hagège, le directeur de l'association des responsables de copropriété. Un constat préoccupant à seulement quelques jours de la date butoir (31 mars), à laquelle les copropriétés dont la consommation d'énergie dépasse les 150 kWh par m2 et par an, devront s'équiper d'appareils de mesure.
4,5 millions de ménages concernés
Les ménages résidants dans un immeuble construit dans les années 2000 peuvent installer sans problèmes des compteurs individuels thermiques, appareils réputés fiables. Mais 95% des copropriétés dont la construction des immeubles est antérieure aux années 2000, rencontrent des difficultés liées à l'installation de ces appareils.
L'ancienneté de ces copropriétés ne leur permet pas l'usage de compteurs thermiques individuels. Seuls des répartiteurs de frais de chauffage, appareils à la réputation peu fiable, peuvent être mis en place. Il faut compter 200 à 1.000 euros pour l'installation d'un seul répartiteur.
"Ces équipements ne mesurent pas la quantité de chaleur effectivement consommée par les radiateurs, mais la température ambiante dans les logements, ce qui crée d'importants écarts", ajoute Emile Hagège.
Enertech, bureau d'étude spécialisé dans la performance énergétique du bâtiment, indique que les répartiteurs pourraient surestimer ou sous-estimer la consommation d'énergie réelle de 20 à 30%. Ce qui explique que certaines copropriétés ne soient pas enclines à s'équiper. Si elles ne se soumettent pas à la règlementation, ces dernières pourront encourir une amende pouvant s'élever à 1.500 euros.