Comment les nouveaux millionnaires gèrent-ils leur argent ?

Luigi Delmet 20 Février 2019 14:48

L'arrivée de la génération des « millennials » dans le cercle très fermé des millionnaires va-t-elle changer en profondeur le comportement des grandes fortunes ? C'est la question que s'est posée le cabinet de conseil Asterès pour la banque privée Neuflize OBC.

Comment les nouveaux millionnaires gèrent-ils leur argent ?En 2046, les "millennials" détiendront 82 % du patrimoine total

Dans moins de trente ans, 91 % des millionnaires seront nés après 1980. Autant dire que le monde ne sera sans doute plus le même, car selon les conclusions d'une étude menée par Asterès, le comportement des nouvelles générations n'a plus rien à voir avec celui de leurs ainés.

Un rapport à l'argent différent

Les futurs millionnaires seront moins généreux que les précédents. Du moins, ils le seront différemment, car seulement 39 % des jeunes fortunés sont prêts à faire des dons, contre 69 % des anciens. En revanche, cela ne les empêche pas de rester philanthropes. 32 % d'entre eux sont prêts à investir dans des entreprises socialement responsables, alors que cette proportion n'est que de 24 % pour les générations plus âgées.

Un autre changement de comportement concerne le rapport à l'argent. Les jeunes générations ont une plus grande tendance à investir. Près de 59 % déclarent prendre plaisir à gérer leur portefeuille, tandis que les générations précédentes n'étaient que 49 % dans le même cas.

Toujours plus de riches « millennials »

Bien que ce ne soit pas encore le cas, les « millennials » vont bientôt déferler sur la liste des millionnaires. Entre 2016 et 2026, la moitié des nouvelles grandes fortunes seront issues à cette jeune génération, ils créeront entre 2026 et 2036 90 % de la nouvelle richesse pour finir, en 2036, par représenter 61 % des millionnaires.

Enfin, dans 27 ans, en 2046, plus de neuf millionnaires sur dix seront issus de la nouvelle génération. Au niveau de leurs attentes, ces nouveaux entrepreneurs attachent, par exemple, moins d'importance à l'image sociale qui accompagne le fait d'être client dans une banque privée.

De la rentabilité mais aussi du sens

Dans le communiqué de presse qui révèle les résultats de l'étude, le fondateur d'Asterès, Nicolas Bouzou, apporte son analyse concernant cette tendance : « Les millennials sont nés avec la crise de 2008 et ont été profondément marqués par elle. Ils demandent à la fois de la sécurité, de la rentabilité, mais aussi du sens ».

Le président du directoire de Neuflize OBC, Laurent Garret, parle à son tour des « défis à relever » pour les banques privées dans les décennies à venir. En effet, l'étude dévoile que pour les jeunes entrepreneurs, la confiance et la valeur ajoutée du conseil sont deux conditions essentielles pour une bonne relation avec son banquier.

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