Palma de Majorque interdit la location aux touristes
La capitale des Baléares a décidé de prendre les choses en main afin de lutter face à l'afflux massif des estivants. Désormais, les propriétaires d'appartements ne pourront plus louer aux touristes.
A partir de cet été, Palma de Majorque deviendra la première ville d'Espagne à interdire la location d'appartements privés aux touristes. A l'image d'autres régions du pays, la capitale des Baléares souffre largement d'un tourisme de masse. La municipalité a donc décidé de prendre les devants face à la flambée des loyers de l'île.
Palma de Majorque : une référence au niveau européen
Les habitants de l'île de Palma connaissent un problème récurrent ces dernières années, ils sont bien souvent devancés par les touristes, prêts à payer beaucoup plus cher qu'eux pour bénéficier d'une location. Ajouté à cela une concurrence jugée déloyale pour l'hôtellerie locale, le ton monte avec la municipalité.
C'est dans cette atmosphère assez tendue qu'une mesure doit être prise, visant notamment à préserver le droit d'accès au logement pour les résidents et les travailleurs. Cette dernière doit être votée en juillet prochain. Seule exception à la règle, les maisons individuelles qui seront les derniers biens à pouvoir être loués dans le cadre de vacances à court terme.
Le Maire de Palma de Majorque, Antoni Noguera, souhaite devenir une référence au niveau national et européen avec l'entrée en vigueur de cette loi d'ici quelques mois. Ce dernier veut ainsi mettre fin aux offres non règlementées d'appartements touristiques qui auraient augmenté de 50% entre 2015 et 2017.
Le paradoxe du tourisme espagnol
Un des piliers de l'économie ibérique, le tourisme, ne fait pas que des émules ces dernières années. L'an passé, 82 millions de personnes se sont empressées de découvrir les paysages du reste de l'Espagne. Un chiffre record qui ne réjouit pas les résidents pour autant. Cet afflux massif de touristes pourrait être vu comme une opportunité par les locaux, en réalité, certains s'inquiètent qu'il ne tue les quartiers. Plusieurs manifestations ont même été organisées et des actes de vandalisme enregistrés. Enfin, Airbnb et TripAdvisor ont écopé d'une amende de 300.000 € pour avoir fait la publicité de locations illégales.
Toutefois, ce secteur représente aujourd'hui 15% du PIB et environ 3 millions d'emplois sont directement concernés. Ce pôle extrêmement lucratif reste pourtant controversé de l'autre côté des Pyrénées.
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