Le portefeuille mobile chinois Alipay débarque en France
Très populaire en Chine, le portefeuille mobile termine sa phase pilote parisienne. Dans quelques semaines, son plafond très important a pour objectif de permettre à ses utilisateurs de dépenser sans compter.
Pour le bonheur des touritstes chinois, Alipay débarque en France. Crédits Twitter @Alipay
En Chine, c'est le moyen de paiement le plus utilisé devant le cash. 450 millions d'utilisateurs actifs utilisent la solution de paiement mobile Alipay. Première destination de son plan de développement international : la France, où la banque Edel, filiale de Leclerc, a mis en place une interface qui permet aux touristes chinois de payer avec leur smartphone, après un premier accord signé pendant l'été avec Ingenico.
Comment fonctionne ce portefeuille électronique ? Les commerçants français vont ainsi avoir à disposition un "terminal de poche" prenant la forme d'une petite tablette capable de scanner les codes QR des clients souhaitant utiliser le portefeuille électronique lors d'un paiement. En validant la transaction, Alipay permet également de créditer le compte bancaire du choix du commerçant.
Encore en phase pilote dans plusieurs grands hôtels, dans une cave à vins et chez des maroquiniers, le système devrait être déployé à toute la France et en Europe dans les semaines qui viennent. Le but étant de cibler prioritairement les magasins parisiens habitués à recevoir de la clientèle chinoise, dans le luxe notamment, l'hôtellerie et le transport.
Un plafond pouvant aller jusqu'à 40.000 euros par opération
"Le paiement est garanti pour le marchand jusqu'à 40.000 euros par opération, ce que ne permet pas la carte bancaire, qui est plafonnée. Il reçoit ensuite les fonds dans les deux jours, mais l'objectif est de ramener ce laps de temps à un jour, comme pour un paiement par carte", précise aux Echos Frédéric Senan, directeur Développement de Banque Edel, sans communiquer sur le taux de commission.
Le montant de celle-ci dépend des volumes drainés par ses soins. Frédéric Senan a expliqué au journal Le Parisien que "ça coûte un peu plus cher qu'un terminal de carte bancaire, mais les plafonds sont plus importants. Le client peut payer jusqu'à 30 000 € par transaction." Et ainsi, de recommencer autant de fois qu'il le souhaite, avec l'accord de la banque chinoise en question.
Un procédé qui a pour objectif de démultiplier les capacités d'achats sur le sol français en toute sécurité. Une caractéristique non-négligeable pour une ville comme Paris, où les agressions et vols à l'arraché ont tendance à augmenter régulièrement, notamment vis-à-vis des groupes de touristes qui transportent, pour certains d'entre eux, de grosses sommes en liquide.
Par ailleurs, les flux générés par les touristes chinois s'approcheraient des 9 milliards d'euros par an, soit la moitié du montant total dépensé par cette population en Europe. Une vague dans le domaine de l'acceptation sur laquelle Banque Edel, qui draine actuellement 80 milliards d'euros par an de flux bancaires, n'hésite plus à surfer.