Start-up. Avec son chatbot, Digit force la main de la micro-épargne
En instaurant une épargne automatisée et graduelle pilotée par chatbot, Digit mise sur l'intelligence artificielle pour aider ses clients à économiser de l'argent. Si la start-up basée à San Francisco revendique 250.000 millions de dollars épargnés depuis sa création il y a un an, sa sécurité ne serait pas encore totalement garantie.
L'utilisation de l'application d'épargne Digit se veut la plus intuitive possible
Dans la course aux solutions d'épargne digitale, les chatbots (conversation avec une intelligence artificielle) forment une belle échappée. Le dernier en date, Digit, s'occupe d'économiser graduellement et automatiquement de petites sommes d'argent depuis le compte de son utilisateur vers un compte annexe. Pensée par la start-up californienne éponyme, cette micro-épargne est pilotée depuis un chatbot des plus simples d'utilisation.
La simplicité est de rigueur chez Digit. Pour procéder, il suffit ainsi de s'inscrire sur le site, de renseigner nom, prénom, adresse email, numéro de téléphone et identifiants des comptes bancaires pour que le logiciel procède, dans la foulée, à son premier retrait. La conversation de pilotage par SMS se veut des plus intuitives, avec des posts originaux de la part du chatbot (GIF, citations, notes).
Kate Stohr, journaliste pour le site américain Fusion, a pu tester ce chatbot. Elle affirme avoir économisé, en quelques semaines, environ 300 dollars à raison d'un retrait automatique de 0 à 150 dollars par jour. Du côté des utilisateurs de l'application téléchargeable depuis les plateformes classiques (pas encore en France), certains affirment avoir épargné jusqu'à 700 dollars en trois mois !
Capture d'écran de la conversation qu'a eu la journaliste Kate Stohr avec le chatbot développé par la start-up Digit
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Aucun document d'identité nécessaire
Un an après son lancement officiel depuis la Silicon Valley, le chatbot Digit se targue d'avoir épargné à ses clients un joli total de 250 millions de dollars. Aucun n'aurait été laissé complètement à sec puisque l'intelligence artificielle serait programmée pour éviter ce genre de situation. Dans la même idée, une limite hebdomadaire de prélèvement est fixée à 2.000 dollars. Enfin, pour transférer son argent du compte Digit à son compte personnel, la start-up promet un virement sous un jour.
Cependant, tout n'est pas si rose pour Digit. Après son test, Kate Stohr a ainsi pointé du doigt la sécurité du système. En effet, aucun document d'identité n'est demandé par la start-up lors de l'ouverture d'un compte. Cette démarche formule également, dans ses conditions d'utilisation, une autorisation de la part du client afin que l'entreprise et des opérateurs tiers puissent effectuer des transferts d'argent à sa place (la connexion aux comptes bancaires est pilotée par les entreprises Yodlee et Plaid, qui rassurent leur clientèle en expliquant que les données sont stockées dans des serveurs ultras protégés). Une simple manière de faire, qui pourrait faire grincer les dents des plus réticents.
Ethan Bloch, le PDG de Digit explique que le système bancaire est en développement. Son évolution devrait lui permettre de s'appuyer sur des services qui fonctionnent grâce à l'authentification à jetons (qui ne nécessite alors aucune information sensible), comme ceux que nous pouvons rencontrer sur les réseaux sociaux par exemple.