Les régulateurs financiers en guerre contre les offres frauduleuses
L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution et l'Autorité des marchés financiers affirment une nouvelle fois leur intention de lutter contre la "recrudescence des offres frauduleuses d'épargne et de crédit".
L'AMF et l'APCR continuent de lutter contre les arnaques sur internet.
Ces autorités font front commun pour mettre à mal les arnaques dont sont victimes les particuliers. L'AMF (Autorité des marchés financiers) et l'APCR (Autorité du contrôle prudentiel et de résolution) ne cessent de se confronter au "même problème", soit une "proportion toujours très élevée de publicités" pour le marché des changes (ou forex) ainsi que pour les placements atypiques, a expliqué Olivier Fiche, coordinateur du Pôle commun créé en 2010 et directeur du contrôle des pratiques commerciales du régulateur bancaire.
C'est précisément "le développement d'internet et de la publicité (qui) augmente considérablement les possibilités d'escroqueries", a complété Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants à l'AMF et qui prendra la tête du pôle le 1er juillet 2016 pour deux ans. Les investisseurs se font en effet souvent avoir par une "l'illusion de l'argent facile".
Claire Castanet s'est également montrée inquiète des "arnaques au crédit" qui proposent des "offres de crédit faussement simple et facile" ou des "usurpations d'identité".
4,5 milliards d'euros de pertes en six ans
Face à ces menaces les deux régulateurs, ainsi que le Parquet de Paris et la Répression des fraudes ont décidé fin mars de s'associer pour tenter de contrer l'explosion des arnaques financières sur internet. Ces arnaques auraient causé 4,5 milliards d'euros de pertes en six ans, selon les calculs du Parquet.
L'année passée, la plate-forme téléphonique commune du pôle a enregistré 345.000 appels, un chiffre équivalent à 2014, dont 87% des appels concernaient des sujets bancaires, 9% l'assurance et 4% la Bourse et les produits financiers, a précisé Olivier Fiche en présentant jeudi le rapport 2015 de leur pôle commun. Quant au site internet, il a vu sa fréquentation augmenter de 73% par rapport à 2014.
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Le secteur du financement participatif n'échappe pas aux offres frauduleuses. "C'est une industrie jeune en train de se professionnaliser" qui n'a pas encore "complètement assimilé les contraintes réglementaires", et "nous avons pris le taureau par les cornes" en organisant une rencontre de sensibilisation en avril, a affirmé Claire Castanet.
Durant les deux années à venir, le pôle entend redoubler d'attention sur l'encadrement du mandat d'arbitrage en assurance-vie ou les innovations technologiques en matière de services financiers ou encore la protection des populations vulnérables.