Les seniors en proie à l'inquiétude concernant leur retraite
Une étude menée par Audencia-Humanis a révélé que les seniors actifs redoutaient majoritairement l'aspect financier de leur retraite à venir. Cette enquête révèle également le manque de connaissances des Français sur la gestion efficace de leur épargne.
A l'approche de la retraite, une part importante des seniors actifs regrette la mauvaise gestion dont ils ont fait preuve au long de leur vie quant à leur épargne.
Environ un actif de plus de 50 ans sur dix redoute des problèmes de santé, deux fois moins d'une éventuelle situation de dépendance et 3% d'entre eux d'un sentiment « d'inutilité sociale ». Cependant, la principale peur de cette catégorie de la population est les difficultés financières que pourrait induire leur retraite. Celle-ci est mobilisée par trois quarts d'entre eux.
Parmi les 73% de sondés ayant donné cette réponse en premier, un sur deux peine à calculer le montant de sa retraite et un sur cinq doit déjà apporter un soutien financier à un ou des membres de sa famille, qu'il s'agisse des parents ou des enfants.
Des défauts dans la gestion de l'épargne
Pourtant, deux seniors interrogés sur trois renflouent leur épargne et la moitié d'entre eux l'alimente mensuellement. Le problème est que cette alimentation de l'épargne survient trop tardivement dans la plupart des cas. En effet, les actifs, et ce même dès leur plus jeune âge, anticipent mal ou pas assez bien l'impact financier de leurs choix de vie personnelle et autre décisions professionnelles.
D'où le fait que deux tiers des actifs de plus de 50 ans sondés jugent mauvaise leur préparation à la retraite. Pour la moitié, celle-ci aurait dû être abordée plus tôt alors qu'un sur cinq avoue avoir été pris de court par la charge financière impliquée par les problèmes de santé. De même, une proportion similaire estime qu'elle aurait dû avoir recours à une aide extérieure telle que celle d'un professionnel du domaine ou encore celle proposée dans le cadre de stage de préparation à la retraite.
Les conséquences de cette mauvaise amorce se retrouvent dans la manière dont les interrogés envisagent désormais leur retraite imminente. Près d'un sondé sur trois estime qu'il devra opter pour le cumul emploi-retraite afin de combiner les pensions automatiquement versés et les revenus générés par son activité professionnelle. Pour plus de 15% d'entre eux, acquérir un lieu d'habitat supplémentaire ou effectuer un investissement locatif représentera une des solutions. Enfin, seulement 28% de l'échantillon pensent qu'ils pourront se contenter de leur épargne.
À l'échelle macroéconomique, la tendance actuelle qui place le niveau de vie des retraités 6% au-dessus de la moyenne de la population française devrait être amenée à s'inverser d'ici 2040 : en d'autres termes, le phénomène d'appauvrissement des retraités va s'accentuer dans les années à venir.