Paris et l'Etat poursuivent leur engagement contre la pauvreté
Anne Hidalgo n'a pas attendu la nouvelle « stratégie pauvreté » d'Emmanuel Macron pour renforcer certains dispositifs d'aides sociales aux plus démunis. Une décision qui s'inscrit directement dans la politique de soutien et de suivi du gouvernement envers les personnes en grande difficulté économique.
23 000 personnes devraient profiter d'une hausse des aides sociales décidée par Anne Hidalgo
Paris veut aider 23000 personnes en situation de précarité en améliorant différents services de lutte contre la pauvreté. Anne Hidalgo et son adjointe Galla Bridier ont profité de la concertation de l'exécutif sur le projet de de loi finances de la sécurité sociale 2018 pour réévaluer en parallèle les plafonds de revenus de l'Aide Paris Solidaire (PSOL). En plus d'une hausse de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) et de l'allocation adulte handicapé (AAH) entre 2018 et 2020, les personnes seules ou en couple répondant aux critères PSOL percevront des mensualités respectives de 112 et 206€. Coût de cette mesure : 30.2 millions d'euros par an.
On se souvient du président de la République ne voulant plus voir personne dormir dans la rue d'ici à fin 2017, avant de promulguer, le 31 décembre, la version finale du projet de loi finances de la sécurité sociale (PLFSS) 2018, et ses nouvelles dispositions en faveur des plus vulnérables : une hausse du complément familial pour les familles nombreuses, de l'allocation de soutien familial pour les familles monoparentales (36% d'entre-elles vivent sous le seuil de pauvreté).
Optimiser les aides sociales
Autre coup de pouce pour concilier travail et famille : une majoration de 30% pour le complément de libre choix du mode de garde, favorisant les parents ayant recours à une garde à domicile ou une micro-crèche.
Pourtant, comme s'en désole Emmanuel Macron, « les pauvres restent pauvres», malgré le « pognon de dingue » investi dans les aides contre la précarité (22 milliards d'euros en 2016). Le gouvernement s'est alors résolu à établir une « stratégie pauvreté » capable de désengorger certains territoires d'Île de France, du Nord-Pas-de-Calais ou encore d'Outre-mer. Ainsi, à l'occasion de la réunion du Congrès à Versailles ce 9 juillet, le Chef de l'Etat présentera les grandes lignes de sa nouvelle « stratégie pauvreté » dont la clef sera l'accompagnement des bénéficiaires.
« La pauvreté a changé de visage »
En juin dernier, la ministre de la Santé et des solidarités Agnès Buzyn officialisait des expérimentations à l'automne dans dix villes ou régions considérées comme prioritaires, avec pour objectif de « développer la culture de la preuve, avec des indicateurs et des évaluations » et « harmoniser les pratiques sur les territoires », en particulier les aides sociales à l'enfance ou à l'insertion.
La France plutôt bonne élève en Europe
Si Beaucoup de Français ont des difficultés d'insertion, ou de réinsertion sur le marché du travail en raison d'un climat économique défavorable depuis un bon nombre d'années, la précarité des personnes n'est pas aussi catastrophique qu'on peut être tenté de le croire. Malgré des défaillances dans la gestion des minimas sociaux et les peines des gouvernements successifs à endiguer le chômage de masse, la France n'a pas à rougir de son taux de pauvreté, comparée aux autres membres de l'Union Européenne. Souvent cités en exemple pour leurs économies dynamiques, le Royaume Uni et l'Allemagne n'en affichent pas moins 15,9 et 16,5% de part de population pauvre, quand l'Hexagone se stabilise à 13,6%, presque trois points en dessous de la moyenne de l'UE.
Paris, vitrine de la culture et de l'économie Française peut donc devenir un exemple à suivre pour vaincre la misère qui contraste avec les réussites économiques et les transformations urbaines mobilisées par un « Grand Paris » qui ne peut exclure les plus faibles, au risque d'engendrer d'avantage de déséquilibres sociaux malsains pour les personnes et la croissance des régions.