Start-up. Lokora rémunère les locataires qui trouvent leur remplaçant
La société met à contribution le locataire sortant tout en lui faisant gagner de l'argent. Objectif ? Trouver un nouveau locataire et limiter la facture pour le propriétaire.
Lucie Galichon et Charlotte Serre, co-créatrices de la société Lokora
N'importe quel locataire peut devenir agent immobilier. Avec Lokora, jeune "agence immobilière collaborative", un locataire sortant peut empocher un minimum de 100 euros et un plafond de 300 euros en préparant une annonce sur l'appartement qu'il occupe (avec photos et posts sur les réseaux sociaux) et en assurant les visites.
Vous l'aurez compris, le but n'est pas de s'enrichir avec Lokora. "C'est sûr, un dentiste qui quitte son appartement de 200 m² ne sera peut-être pas intéressé par les 300 euros que nous proposons !", admet au Figaro Lucie Galichon, co-créatrice de la plateforme. La formule vise à séduire un public jeune. "Nous voulions proposer une méthode pour la relocation bien moins chère que les agences immobilières et à des horaires plus pratiques pour les locataires, en dehors des heures de bureau", explique-t-elle.
Après le travail du locataire, Lokora s'occupe de sélectionner les dossiers qui entre dans les critères de recherche du propriétaire. Elle planifie également les visites en fonction des disponibilités de chacun et s'attèle à vérifier l'authenticité des pièces justificatives. Quand tout est en ordre et que la relocation peut être effective, les deux parties reçoivent un pécule équivalent à une semaine de loyer.
Capter 20% du marché français d'ici 5 ans
Pour le propriétaire, la prestation coûte la moitié d'un mois de loyer. Pour le locataire entrant, elle est gratuite. Cependant, si la loi Alur ne permet pas que les frais d'agences à la charge du locataire entrain soient supérieurs à ceux payés par le propriétaire, elle note que ce dernier est en mesure de pouvoir refacturer la moitié des frais qu'il règle à Lokora. La start-up assure que sa formule est légale dans ce sens.
Pour l'instant, "nous avons environ 100 propriétaires et locataires inscrits. Des propriétaires se disent aussi intéressés, mais leurs locataires ne sont pas sur le point de partir", assure au magazine Challenges Lucie Galichon. La plateforme, qui estime que son concept peut se faire sa place aux côtés des agences immobilières, espère prendre sa part sur le marché de la relocation.
Pour se faire, Lokora n'exclue pas la possibilité de s'allier à des sites comme Leboncoin pour publier ses annonces. "Il y a 1,3 million de logements qui sont reloués chaque année en France. D'ici à la fin de l'année, nous souhaitons avoir validé notre concept avec 50 logements reloués chaque mois via Lokora et notre objectif d'ici à 5 ans est de capter 20% du marché français", poursuit la co-créatrice.