Start-up. Nalo veut imposer l'épargne intelligente avec son assurance vie en ligne

Jacques-Olivier Busi 06 Juin 2017 17:30

Depuis quelques mois, la jeune pousse Nalo (abeille en hawaïen) apporte une nouvelle solution d'assurance vie en ligne pour les épargnants. La fintech propose cette innovation combinant intelligence artificielle et humaine. BoursedesCrédits est allé à la rencontre d'un de ses fondateurs, Guillaume Piard.

Start-up. Nalo veut imposer l'épargne intelligente avec son assurance vie en ligne"Pour des raisons évidentes de fiscalité, si on veut placer de l'argent à long terme, l'assurance vie est le choix numéro un".

Son nom signifie "abeille" en hawaïen !  Ainsi, à l'image de cet animal qui stocke son miel, Nalo intervient afin d'accompagner les épargnants sur des investissements adaptés à différents projets, le tout dans un seul contrat d'assurance vie. Une innovation imaginée par Guillaume Piard et Hugo Bompard.

BoursedesCrédits : Pourquoi avez-vous lancé Nalo ? Y-a-t-il une raison personnelle ou spéciale ?

Guillaume Piard : Je suis parti poursuivre mes études aux Etats-Unis et c'est là-bas que j'ai découvert le monde de la fintech. Tout de suite, je me suis dit que je devais rentrer en France pour faire ce genre de choses. C'était exactement ce que je cherchais depuis 10 ans ! J'ai donc travaillé l'idée pendant la fin de mes études, peaufiné mon "business plan" avec l'incubateur de l'école.

Il faut savoir que quand je travaillais, je n'avais pas le temps de m'occuper de mon épargne et l'offre existante ne me plaisait pas. J'ai fait toutes les erreurs possibles et inimaginables du débutant, c'est-à-dire regarder les performances passées pour choisir ses fonds, etc... A force de ne pas trouver ce que je cherchais sur le marché, comme mon métier c'était de créer des modèles, j'en ai fabriqué un moi-même pour mon épargne. Un outil permettant de mettre en place une stratégie et des paramètres, avec une pilotage intuitif et simplifié, sans y passer beaucoup de temps.

Pourquoi avoir choisi le marché de l'assurance vie en ligne ?

G.P. : Aujourd'hui en France, pour un particulier, pour des raisons évidentes de fiscalité, si on veut placer de l'argent à long terme, l'assurance vie est le choix numéro un. Je ne sais pas de quoi l'avenir sera fait mais je ne pense pas que cette situation évolue rapidement donc le choix a été assez simple.

De par mon parcours, j'ai une expertise plus aboutie sur les produits financiers et la gestion de portefeuilles que ceux dans l'immobilier. Dans tous les cas, je voulais avoir un lien direct avec les particuliers et donc leur offrir un produit fini. L'assurance vie, c'est plus une évidence du fait de la demande, de la taille du marché, des avantages fiscaux et de la flexibilité du produit. Ce qui ne veut pas dire qu'à terme, nous ne proposerons pas d'autres placements.

A quel type d'investisseurs, d'épargnants s'adresse votre plateforme ?

G.P. : Aujourd'hui, nous visons essentiellement les particuliers. Nous avons une offre très poussée d'un point de vue innovation sur l'assurance vie. Avec Generali, nous avons vraiment essayé de réinventer le produit avec une offre où les particuliers verront leurs placements gérés de la même manière que les autres, sans distinction de profil.

Pouvez-vous nous expliquer comment fonctionne un investissement dans les faits ?

G.P. : Les internautes vont tout d'abord répondre à quelques questions simples, de la vie courante j'ai envie de dire : l'âge, les revenus, la situation personnelle, propriétaire ou non, enfants ou non. Ces questions vont nous permettre d'établir le premier pilier du conseil qui est la capacité de prise de risque.

Ensuite, l'internaute va faire des jeux de gains et de pertes avec des probabilités. Le deuxième pilier est ainsi établi : l'appétence au risque. On essaye une nouvelle fois de poser des questions compréhensibles par le plus grand nombre. Le niveau de risque est un sujet épineux puisqu'il n'est pas facile de l'estimer de façon précise, même si nous optons davantage pour une observation scientifique.

Le troisième pilier est le projet financier, les objectifs. C'est le fondement même de notre offre qui veut associer des allocations d'actifs en fonction d'un ou de plusieurs projets. C'est important pour le client de se demander pourquoi il veut épargner. En réalité, la réponse à cette question entraine une allocation d'actifs qui ne sera pas la même en fonction de la nature du projet.

Une fois toutes les informations collectées, on réalise un bilan patrimonial. Ce bilan reprend ces trois piliers et donne un résultat, fruit d'une analyse en fonction des réponses données. Des propositions d'investissements sont alors détaillées, avec une allocation d'actifs au sein de cette assurance vie, accompagnée de tout un tas d'unité de compte et éventuellement de fonds en euros.

Comment comptez-vous vous différencier de la forte concurrence sur votre marché entre les banques, banques en ligne et autres plateformes (WeSave, Yomoni...) ?

G.P. : Avec Nalo, un seul contrat d'assurance vie suffit pour prévoir plusieurs projets. C'est-à-dire qu'il peut définir tout un tas de projets différents, avec des horizons d'investissements différents mais aussi des profils de risques différents, le tout gérés au sein d'un seul et même contrat.

L'intérêt principal est l'horloge fiscale, puisqu'au lieu d'avoir à souscrire plusieurs contrats, chez nous, il n'y en a qu'un seul. Par exemple si on est jeune mais que l'on veut épargner pour sa retraite, il va être possible de mettre un risque plus grand sur cet investissement du fait de sa durée dans le temps. Dans le même contrat, si vous comptez effectuer un investissement immobilier à court terme, le placement comportera alors moins de risques. Mais en cas de changements pour des raisons personnelles, il sera possible de basculer le capital pour le projet immobilier sur le projet retraite.

Par ailleurs, je pense que nous allons beaucoup plus loin en termes de personnalisation. Je suis ravi que l'on soit nombreux sur le marché, je serais beaucoup plus inquiet si nous étions les seuls. Après je pense que Yomoni a une offre très axée pour le grand public, simple, très schématisée avec 10 profils de risques.

Nalo a davantage vocation à être un accompagnement patrimonial, haut de gamme, technique avec une cible client bien différente. Nalo a autant de profils que de clients.

Quels sont vos objectifs en termes de nombre d'investisseurs ? De montants investis ? A moyen et long terme ?

G.P. : Il y a des informations qui restent encore secrètes pour le moment. On a un grand luxe : Nalo est entièrement auto-financée, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Nous sommes rentrés dans une phase de lancement de 12 à 18 mois pour faire du test, faire évoluer l'offre et avoir les premiers retours de nos clients. Nous voulons rester un maximum indépendant et pour le moment nous faisons ce que nous voulons.

Nous devrions effectuer une levée de fonds dans un avenir proche mais je ne vais pas donner de date, parce qu'elle est décalée mécaniquement dans le temps. Ce n'est pas nécessairement dans une volonté de ne pas dire les choses, c'est surtout qu'en réalité, je ne sais pas quand on la fera.

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