Supervision bancaire : dans quelle langue doit communiquer la BCE ?
L'emploi de l'anglais pour superviser les banques européennes de petite taille fait débat. Selon une information du journal Les Echos, un député européen souhaite l'utilisation de la langue nationale pour communiquer avec les établissements.
Un parlementaire européen demande que les factures envoyées par la BCE aux petites banques ne soient plus en anglais.
C'est la langue du commerce et des affaires actuelles. Celle qu'on utilise pour échanger avec un interlocuteur étranger et avoir le maximum de chances de se faire comprendre. L'emploi de l'anglais, la langue la plus parlée au monde, continue pourtant de faire polémique.
Markus Ferber, député européen allemand et président du Mécanisme de supervision unique (MSU), s'indigne, en effet, depuis le mois de décembre de l'utilisation de la langue de Shakespeare pour s'adresser aux petites banques européennes. Il demande à la BCE (Banque Centrale Européenne) de rédiger ses correspondances envers ces établissements "exclusivement dans leur langue locale", rapporte le quotidien Les Echos.
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Manque de moyens ?
Sur fond de Brexit, entraînant un possible déménagement du gendarme bancaire européen installé à Londres, la BCE assure que les "langues locales" sont toujours utilisées. Si 70% des établissements bancaires ont opté pour l'anglais, la langue propre à chaque pays est employée pour les plus petites banques, rapporte l'institution le 9 janvier. Petit bémol pour Markus Ferber : les factures de redevances annuelles. Ces documents sont transmis sur la base d'une version unique et seuls quelques passages sont traduits dans la "langue locale".
Rédiger la totalité du texte dans la langue nationale permettrait pourtant, d'après le parlementaire, de relever "significativement leur acceptation du système de supervision européen". La Banque centrale ne voit pas les choses du même oeil et évoque de son côté "une hausse des frais de supervision" pour parvenir à ces améliorations.
"Cela reste un pensum pour de nombreuses petites institutions, en particulier les banques coopératives et d'épargne, dont les employés ne parlent pas l'anglais dans leur travail quotidien, si la correspondance n'est pas effectuée avec la supervision de la langue nationale", estime Markus Ferber, interrogé par Les Echos.
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