Taxe d'habitation : ce qui change pour les contribuables
Si la taxe d'habitation sera supprimée en 2021, certains Français seront en partie exonérés dès cette année si leurs revenus s'élèvent à moins de 2.500 euros par mois.
Emmanuel Macron va respecter l'une de ses promesses de campagne en supprimant la taxe d'habitation. Matignon a confirmé le 9 mai dernier qu'elle devrait entièrement disparaître au plus tard en 2021. Le gouvernement a décidé d'étendre la suppression à tous les foyers fiscaux pour ne pas contrarier le Conseil constitutionnel qui veille à l'égalité des citoyens devant l'impôt.
Ainsi, dès cette année, une majorité de contribuables (65 %) paieront encore la taxe d'habitation. Mais elle coûtera moins chère pour 80 % des personnes qui y sont encore assujetties, soit 17 millions de ménages. Si le revenu mensuel imposable d'une personne seule est inférieur à 2.500 euros par mois, la taxe baissera cette année d'un tiers. S'il s'agit d'un couple, alors le revenu mensuel imposable ne devra pas dépasser 3.600 euros par mois. En 2019, le montant baissera encore d'un tiers pour 80 % des Français encore concernés par la taxe d'habitation puis sera nul en 2020. Le reste des imposés devra attendre 2021 pour ne plus payer cet impôt.
Un impôt contesté
Il est qualifié d'« injuste » par divers économistes ou encore par Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale. La première critique qui lui est faite concerne le décalage entre les valeurs locatives cadastrales qui n'ont pas été actualisées depuis 1970 et la réalité du marché ; ces valeurs sont simplement indexées sur l'inflation. Un rapport de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) met en exergue l'un des problèmes de cet impôt : « Alors que le revenu médian est proche à Poitiers et à Cognac, la taxe d'habitation est de 592 € à Cognac quand elle s'élève à 1.099 € à Poitiers ».
Enfin, la suppression intégrale de cet impôt entraînera un manque à gagner de plus de 26 milliards d'euros de recettes annuelles pour les communes françaises. Deux pistes subsistent pour pallier à cette somme : le transfert d'un impôt national (TVA, CSG...) aux communes ou le maintient de la taxe d'habitation pour les résidences secondaires.
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